« Le libre accès des médias et des journalistes à l’information et à leurs sources est une condition essentielle à l’existence d’une presse libre et à la satisfaction et au respect du droit du public à l’information. Les médias et les journalistes doivent être à l’abri de toute pratique ou intervention qui les empêche de s’acquitter de leur fonction dans la société », peut-on voir sur le site du Conseil de presse du Québec.
Ce n’est pas un caprice bien formulé ; il s’agit ici d’un droit inscrit dans la Charte des droits et libertés de la personne. C’est donc un élément de loi et comme bien d’autres éléments de cette charte, le droit à l’information a été largement brimé et parfois violé lors du rassemblement du Groupe des 20.
- Deux photographes du National Post, Brett Gundlock et Colin O’Connor, furent arrêtés et détenus ;
- Le producteur de CTV News Farzad Fatholahzadeh a été détenu ;
- Le journaliste indépendant Jesse Rosenfeld a été battu et arrêté par la police ;
- Liem Vu, un stagiaire au National Post et Lisan Jutras, une journaliste du Globe and Mail, ont été détenus pendant quatre heures au coin Queen et Spadina ;
- Le journaliste de Real News Network, Jesse Freeston a été frappé au visage par un policier ;
- Le journaliste du Torontoist, Wyndham Bettencourt-McCarthy, fut frappé par le bâton d’un policier ;
- Le journaliste vidéo Brandon Jourdan a été lancé au sol et battu par la police.
Il s’agit ici d’un décompte qu’ont fait les Journalistes canadiens pour la liberté d’expression de cas qu’ont subi des journalistes qui étaient pleinement en fonction et qui ont affiché leur carte de presse et fait savoir leur rôle dans ces manifestations. Quatre de ces journalistes ont présentement porté plainte. Le Canada annonce pourtant sur le site du G20 : « le gouvernement du Canada reconnaît l’importance du rôle des médias alternatifs, sous toutes leurs formes, dans la communication d’information à une multitude d’auditoires partout dans le monde. » Il s’agit ici d’un profond mensonge. Le Collectif régional d’éducation sur les médias d’information (CRÉMI) est très préoccupé par le maintien des libertés civiles canadiennes, dont le droit à la liberté d’expression et l’accès à l’information. Depuis plusieurs années maintenant le gouvernement conservateur a eu une attitude très fermée par rapport aux médias, tant par la non-circulation de beaucoup d’information du Cabinet du premier ministre que par les nombreux cas de refus de demandes de droit à l’information. Nous tenons à rappeler qu’aucun prétexte sécuritaire ne peut mettre fin à ces libertés qui assurent notre démocratie. Par chance que plusieurs citoyens ont pris le relais lorsque la police s’était assurée d’empêcher la couverture de leur répression. Nous saluons le travail de ces journalistes-citoyens et aussi des journalistes professionnels et indépendants qui préservent le droit à l’information face à cette dérive sécuritaire et répressive.
L’auteur est coordonateur au CRÉMI