Trois ingrédients pour une ville à taille humaine

Date : 4 septembre 2017
| Chroniqueur.es : Hélène Pigot
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Depuis quelques années, nous assistons à la redéfinition d’une ville bien pensée, à taille humaine. Jusqu’à présent, la tendance était de s’assurer que chacun puisse se rendre rapidement à tout moment, n’importe où, dans la ville. Mais cette liberté réclamée pour les trajets en voiture devient un empêchement pour tout autre mode d’occupation des villes. De plus, ce mirage n’a fait qu’engendrer une désertion de la ville pour tout autre usager et un encombrement par les voitures toujours plus intense. Les gens souhaiteraient maintenant être dans leur ville à pied ou à vélo, en promenant leurs enfants ou se rendant au travail, que ce soit les familles ou les personnes âgées, les adolescents ou les travailleuses.

Voici les trois ingrédients que je propose pour la recette de cette ville plus humaine.

Commerces de proximité

Tout d’abord, multiplier les commerces de proximité pour qu’aux abords de chaque domicile, à une distance marchable, nous puissions acheter les articles de première nécessité et rejoindre des services de santé ou administratifs. Ainsi, Sherbrooke doit multiplier les petits centres commerciaux qui regroupent au minimum une pharmacie, un marché d’alimentation et une quincaillerie. Proches du domicile, doivent s’implanter coiffeurs, bureaux de poste, librairies ou bibliothèques. C’est ainsi que l’on bâtit l’économie de demain, en partenariat avec les entreprises locales et régionales. Nous ne verrions plus alors les Sherbrookois, hommes et femmes, arpenter chaque jour les kilomètres de notre ville, ployés sous le poids des sacs de commissions, parce qu’ils n’ont pas l’argent suffisant pour s’offrir une voiture ou des trajets en autobus.

Réorganiser les espaces

Ensuite, réorganiser les espaces pour qu’ils soient plus agréables et sécuritaires à parcourir. Il faut donc aménager les routes pour que chacun, qu’il soit à pied ou à vélo, qu’il descende de l’autobus ou se rende à un commerce, ne s’inquiète pas des voitures et des camions qui roulent trop rapidement. Aménager les routes, c’est aussi créer des espaces de rencontre, des trottoirs où les enfants roulent en trottinette pour accompagner leurs parents au dépanneur, où l’on s’assoit sur les bancs le temps de souffler. Réorganiser les espaces c’est aussi promouvoir des lieux où jaser entre nous. C’est habiter une ville où les îlots de chaleur sont diminués au profit des espaces verts. Nous ne verrions plus alors les Sherbrookois, hommes et femmes, passer d’un commerce à l’autre en voiture, parce que de toute façon « il n’y a rien à voir dans cette ville ».

Faciliter les échanges

Enfin, faciliter les échanges entre les quartiers de la ville pour se rendre au travail, visiter d’autres quartiers, rendre visite à ses amis ou magasiner dans d’autres commerces. Je propose des transports durables, collectifs ou actifs, qui permettent à la population de traverser rapidement la ville, des transports fréquents et bon marché qui dissuadent l’utilisation de la voiture solo. Nous ne verrions plus alors les Sherbrookois, hommes et femmes, transformer leur temps de loisir à conduire leurs enfants au cinéma ou en visite chez leurs amis.

Mettre en application ce programme à Sherbrooke, avec des quartiers de proximité, des espaces agréables et des axes de communication avec des transports durables, c’est redonner la ville à tous ses habitants, quel que soit leur âge, qu’ils possèdent ou non une voiture, et qu’ils se promènent dans leur ville quelles que soient leurs activités. Et pour que ces changements soient durables et porteurs, il est primordial que les citoyennes et les citoyens soient consultés et impliqués dans cette réorganisation. C’est cette participation citoyenne qui assurera l’occupation et la vitalité de toutes les municipalités du Québec, et qui permettra une véritable réponse aux enjeux de notre temps.

Hélène Pigot est candidate à la mairie de Sherbrooke pour Sherbrooke Citoyen

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