Le paradoxe iranien
Sur la couverture, un jeune homme en jeans. Il est debout dans un commerce de tapis traditionnels à Téhéran et tient un tapis représentant une femme nue. Eh non, l’Iran n’est pas ce que vous pensez, peu importe ce que vous en pensez.
Dans Marche sur mes yeux, le journaliste Serge Michel et photographe Paolo Woods nous présentent à chaque chapitre un personnage ou une pratique culturelle commune en Iran. Dans cette ex-puissance du water-polo, on peut s’inscrire à l’école du rire. Une formule de politesse courante se traduit par « je suis votre mouton sacrificiel » et les collégiennes exhibent fièrement les pansements de leur chirurgie plastique du nez.
À travers les portraits et paroles de monsieur madame tout le monde, on comprend les paradoxes fascinants d’un peuple déchiré entre rêve et rejet de l’Occident. On découvre l’importance des apparences là où il ne faut pas se fier aux apparences.
Marche sur mes yeux: Portrait de l’Iran aujourd’hui, Serge Michel et Paolo Woods, Grasset, 2010
Le Japon en quelques clichés
Basé sur le blogue espagnol à succès kirainet.com, Un Geek au Japon recueille en 150 pages les concepts-clés qui permettent de comprendre le Japon. À la fois portrait de la vie quotidienne, vade-mecum de la culture pop et guide touristique, cette monographie sans prétention permet de faire un tour d’horizon complet de l’univers nippon.
Le livre a les allures d’un recueil d’articles de magazine. Malgré quelques redondances, il vaut la peine d’être lu intégralement pour avoir une vue d’ensemble des traditions vivaces à l’origine de ce pays futuriste. Son défaut majeur : une traduction de qualité déplorable (environ une faute de frappe par paragraphe).
L’accent mis sur la culture populaire et ses obsessions va de soi. Après tout, c’est un monde de geek dépeint par un geek. En vulgarisateur efficace, l’auteur mise beaucoup sur l’univers visuel (symboles, mangas, jeux vidéo, modes vestimentaires) pour traduire la mentalité japonaise, autrement hermétique à nos schèmes occidentaux. Ça tombe bien, il semblerait que c’est par images que les Japonais communiquent.
Un Geek au Japon, Hector Garcia, 12 bis, 2010