Aujourd’hui, l’Association coopérative d’économie familiale de l’Estrie (ACEF Estrie) prend la parole pour dénoncer les prêts abusifs et appelle les gouvernements fédéral et provincial à rectifier rapidement la situation. Cette dénonciation est faite aussi par les associations de consommateurs du Grand-Montréal et d’autres régions du Québec.
Depuis une quinzaine d’années, les institutions financières traditionnelles ont cessé d’octroyer de petits prêts à des coûts abordables, ce qui a créé un vide. « Pour satisfaire leurs besoins, les consommateurs se tournent vers des prêteurs qui leur imposent des conditions que nous jugeons abusives, comme des taux de crédit largement supérieurs à ceux des cartes de crédit (déjà élevés !) et l’ajout d’une multitude de frais administratifs » explique Sylvie Bonin, coordonnatrice de l’ACEF. Ainsi, les taux de crédit de ces prêts atteignent 50 % ou même davantage. Dans le cas des prêts rapide sur Internet, avec l’ajouts de frais administratifs qui contournent l’esprit de la loi, on voit parfois du 160 % ou plus.
Malgré les lois qui encadrent ces pratiques, le marché des prêteurs alternatifs prospère au Québec. Les associations de consommateurs enjoignent donc au gouvernement fédéral d’abaisser le taux d’intérêt criminel et d’inclure dans le calcul des intérêts tous les frais payés. Au Québec, il faudrait rapidement resserrer la loi puisque plusieurs prêteurs ont trouvé des façons de contourner les règles imposées en 2019 pour les prêts à coût élevés. Selon madame Bonin « Il ne faut plus tolérer que les prêteurs ignorent ou contournent la loi ». Il est grandement temps que l’État procède à un réinvestissement majeur dans l’Office de la protection du consommateur et à un élargissement de ses pouvoirs pour qu’elle puisse jouer adéquatement son rôle de surveillance et d’intervention sur les prêteurs prédateurs.
La question de l’accessibilité au crédit pour les clientèles plus vulnérables préoccupe les associations de consommateurs depuis longtemps. Les gens se tournent vers ces prêts à coût élevé offerts sur le marché des prêteurs alternatifs parce que les banques ont délaissé le marché des petits prêts » explique Sylvie Bonin. Nous souhaitons sensibiliser les institutions financières à leur responsabilité sociale et les inviter à mettre en place des formules de petits prêts à des taux raisonnables.