Cette Commission ad hoc sur le logement vient de déposer son rapport au conseil municipal. Je l’ai lu, 113 pages avec quelques annexes. J’ai aussi vu la vidéo de la présentation. Il y a eu 27 mémoires, surtout écrits, 4 oraux. J’en ai lu trois, dont celui de l’Acef et celui de l’UTILE.
C’est suite à ce rapport que la décision a été prise de faire une politique de l’habitation. Parmi les 6 autres recommandations, je note la suggestion de tenir un Forum annuel sur cette question du logement ainsi qu’un registre des logements salubres auquel pourrait s’ajouter un registre des baux, afin d’aider à réduire l’augmentation des prix. Quatre thématiques retenaient l’attention : l’abordabilité, le développement économique, l’inclusion sociale et la requalification urbaine. Plus de 150 groupes ont été invités à s’exprimer et j’ai compté pas moins de 270 idées qui ont été notées et retransmises. L’annexe 1 fait un compte rendu des discussions du 9 mars.
Ce rapport contient environ 45 000 mots et a aussi été livré en synthèse au conseil municipal en un peu plus de 60 minutes.
Une grosse question d’abord : de combien de logements Sherbrooke a-t-elle besoin ? Selon monsieur Mercier, de l’association des locataires, 1300 ménages sont sur une liste d’attente pour un appartement décent, sécuritaire et financièrement abordable.
Le Mémoire de l’Acef (12 pages) dit que 3456 ménages paient au moins 50 % du revenu pour le loyer. 40 % sont seuls, mais 17 % des logements comportent une seule chambre. 25 % du parc locatif devrait être hors du marché privé, 5 % de plus que ce que la Mairesse propose.
Cette réalité se caractérise donc par une grande pénurie de logements, incluant sociaux, et la privatisation du groupe Mena’Sen a fait perdre 172 unités de logement social selon le rapport du Comité Sauvons Mena’Sen quoique la Coopérative d’habitation des Cantons de l’Est annonce la construction prochaine de 122 unités.
Une des deux Commissaires est aussi directrice de la Santé publique Estrie. À ce titre elle, Madame Samson, a publié cet été un autre rapport : Changements climatiques agissons pour des communautés en santé, dans lequel il y est question, concernant l’habitat, de : « rendre les bâtiments de meilleure qualité (ex. : matériaux réfléchissants, toits blancs, isolation, ventilation, protections solaires aux fenêtres, orientation des bâtiments) ». Je n’ai pas senti un fort transfert de cette préoccupation dans ce rapport sur le logement… Et comme champs d’intervention, la santé publique se proposait de promouvoir les environnements favorables à la santé et les saines habitudes de vie en plaidant pour l’accès à des logements sains, abordables et durables aux changements climatiques. Ce document, d’ailleurs, promeut une transition sociale-écologique à opérer, qui engloberait un système alimentaire durable et pourquoi pas, un plan santé-environnement puisque l’environnement est un déterminant de la santé. (Voir par exemple le livre : La salutogénèse). De plus, il y a en général dans nos maisons, 8 kg par personne par année de déchets électroniques invisibles, à faire recirculer dans une économie circulaire, elle aussi à créer. Le 14 octobre est une journée internationale qui veut nous rappeler le « E-waste », c’est-à-dire ces déchets électroniques invisibles, ignorés.
L’abordabilité a certes été fortement mise en évidence dans le rapport sur le logement, mais l’aspect sanitaire et durable du rapport sur les changements climatiques m’a semblé ne pas avoir été mis en évidence. Par ailleurs, la santé publique veut « soutenir la mobilisation », « favoriser la participation sociale et l’implication citoyenne » ; ces attitudes pourraient aider à ce que la situation du logement s’améliore. Se règle, devrais-je plutôt dire, et en urgence, car une question qui ne semble pas résolue dans ce Rapport sur le Logement est : qu’est-ce qu’on fait en attendant qu’on décide d’une Politique de l’habitation ? Abolir les référendums sur les projets de construction est-elle une action juste à envisager ? Le Rapport va dans la direction du oui.
Les étudiants prennent 25 % des logements. L’Université n’a pas pu participer aux consultations de la Commission. Les étudiants l’ont fait. Le problème « pas dans ma cour » est considéré comme sérieux et est considéré comme un frein au vivre ensemble adéquat.
L’argent que le Canada doit au Québec, pour le logement, tarde trop. (900 millions $). Revendiquons que cet argent aille au logement social, et coopératives d’habitation.
La Mairesse a dit qu’elle garde sur son bureau une copie du Rapport de la Commission ad hoc sur le logement. Et une copie du Journal Entrée Libre alors ?
Du bon logement pour tout le monde avantage la paix sociale ; cette idée de la Paix est encouragée par la Ville via son appartenance à l’organisation des Maires pour la Paix. Je souhaite de la congruence.
Comme vous voyez, j’ai choisi un autre angle que celui de résumer ledit Rapport ; la Tribune l’a fait. Et le site Internet de Sherbrooke l’offre à la consultation, avec la vidéo de la présentation au conseil municipal.