La rédaction non sexiste, de IL et ELLE… à IEL!

Date : 20 juin 2017
| Chroniqueur.es : Alexandra Gagnon
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C’est connu, mais il est toujours bon de le rappeler: les féministes des années 1980 ont défendu la féminisation contre vents et marée. Nos mères, nos sœurs se sont battues contre la règle paternaliste des grammairiens et de l’Académie française qui disait que «le masculin l’emporte sur le féminin». Malgré ce chauvinisme mâle, elles ont tenu bon et elles ont gagné la lutte haut la main. Maintenant, tout le monde dit «UNE docteure, UNE députée, UNE directrice, UNE écrivaine» sans étonner personne.

Mais la lutte n’est pas terminée! Le patriarcat, caché dans les recoins les plus intimes du français, n’a pas dit son dernier mot. Sans entrer dans les détails, on peut affirmer que le français continue d’être sexiste même quand on féminise. Pour cette raison, des gens ont eu une idée novatrice: utiliser la rédaction épicène qui consiste à écrire avec des mots neutres, pareils au féminin et au masculin.

Par exemple, à la place d’écrire une phrase comme «Les EXPERTS et les EXPERTES du domaine auront à se prononcer sur cette question», la rédaction épicène permet d’écrire «Les SPÉCIALISTES du domaine auront à se prononcer sur cette question». [1]

En 2017, le combat n’est pas terminé. On utilise encore souvent les pronoms IL et ELLE dans les textes. Mais comment faire pour les rendre épicènes? Impossible? Erreur! Il existe le nouveau pronom IEL, qui est épicène et qui permet de remplacer le IL et le ELLE à plusieurs endroits. À la place de «Ils et elles militent», on peut maintenant dire «Iels militent». Ça a plus de punch et c’est surtout moins sexiste. En plus, les personnes non binaires peuvent se sentir concernées.

Je suis folle, vous me dites? Voilà un autre cliché pour s’attaquer aux idées des femmes. J’ose le crier haut et fort: la rédaction non sexiste, c’est une lutte à finir! Il ne faut pas avoir peur de choquer, pour faire évoluer les mentalités. IEL permet d’arrêter de placer les gens dans des petites boîtes comme «gars», «fille» et «personne non binaire». Ça, c’est une vraie rédaction non sexiste. Au nom d’une sororité nouvelle, utilisons tout·e·s IEL!

[1] J’emprunte cet exemple au site de l’Office québécois de la langue française qui donne une foule d’informations sur la rédaction épicène dans la section «Banque de dépannage linguistique».

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