À la fin des années 90, les États-Unis contrôlent plusieurs pays du Moyen-Orient grâce à leur soutien aux dictatures. Pourtant leur échappent quelques résistants comme l’Afghanistan, l’Iran, Irak, la Libye et la Syrie. Les attaques terroristes de 2001 ouvrent la porte à ce que le président Bush appelle : «un remodelage du Moyen-Orient. La croisade «civilisatrice» peut commencer.
L’Afghanistan est attaqué et, peu de temps après, Saddam Hussein est renversé. Toutefois, force est de constater l’échec de ces guerres. L’impérialisme étatsunien en ressort affaibli, avec une économie criblée de dettes.
Soudain s’ouvre une fenêtre d’opportunité pour reprendre l’avantage : c’est le soulèvement des populations dans le monde arabe. Une ligne stratégique se dessine, il faut trouver les moyens de soutenir les dictatures amies et d’en finir avec les pays résistants. Plusieurs tactiques sont alors mises en oeuvre.
Il faut d’abord trouver des interlocuteurs pros occidentaux et pros mondialisation capables de canaliser l’insatisfaction des peuples. Ce sont ce que nos médias appellent les musulmans modérés, comme en Tunisie, en Égypte ou en Syrie. Dans ce dernier pays, ils promettent de couper les liens avec l’Iran, avec le Hamas et le Hezbollah. Évidemment, la dénomination « modéré » passe mieux que « pro étatsunien » et « pro mondialisation ».
Il faut aussi contrôler l’information, ce qui se traduit dans nos médias par des analyses simplistes basées sur le schème du bon et du méchant. Bien sûr, les dirigeants des pays résistants sont les méchants, mentionnons à titre d’exemple la Libye. Aux bulletins de nouvelles de Radio-Canada, on apprenait en août que pendant la guerre, la désinformation était si évidente que la firme Lavalin a mandaté une équipe en Libye pour obtenir un rapport plus objectif de la situation. Leur document a montré que les « bons » ne l’étaient pas tant que cela. Lavalin a déposé le rapport au gouvernement d’Ottawa afin de modifier le comportement de notre gouvernement, en vain.
Bien sûr il faut aussi appuyer nos bons dictateurs comme au Yémen et au Bahreïn où l’empire a demandé à l’un de ses pions, l’Arabie Saoudite, d’envoyer son armée pour protéger la « démocratie ». En fait il s’agissait d’écraser les Chiites, amis de l’Iran, qui revendiquaient la démocratie au Bahreïn. Le discours des droits humains brandi par Obama pour justifier les guerres «humanitaires» est valable pour renverser les présidents récalcitrants, mais ne tient plus pour ses amis dictateurs. Avec lui comme avec Bush, ce sont les intérêts de l’empire qui prévalent.