Depuis les événements de Boston et l’arrestation de deux présumés terroristes au Canada, les médias cherchent à comprendre pourquoi ces jeunes musulmans instruits à la carrière prometteuse en sont venus à poser des actes terroristes.
On a sombré dans la psychologie : ont-ils eu de bons parents? De bons amis? Une bonne éducation? Qu’est-ce qui les a frustrés? Avaient-ils des difficultés d’adaptation à notre société, à nos valeurs? Certains commentateurs sont allés jusqu’à dire que c’est parce qu’ils détestaient la liberté et la démocratie. La piste psychologique ne nous éclaire malheureusement pas beaucoup.
Il est étonnant de constater que dans nos médias, personne ne parle des facteurs politiques. Aurait-on oublié que depuis 2001 nous sommes en guerre déclarée contre le terrorisme. Est-il nécessaire de le rappeler : le prix Nobel de la paix, Obama, a demandé à l’armée étatsunienne d’utiliser des drones en Afghanistan pour combattre les talibans. De ce fait même, des enfants, des mères, des vieillards sont tués régulièrement par ces armes. Et c’est sans parler de la guerre meurtrière menée en Irak sous de fausses représentations et en Libye, supposément pour des fins humanitaires.
Toute cette violence impérialiste ne peut que stimuler la frustration et la colère. N’est-il pas normal que devant une situation révoltante, plusieurs individus se révoltent. Si l’Occident, les États-Unis en tête, continue à propager les guerres au Moyen-Orient, nous devons nous attendre à des ripostes. Pour venir à bout du terrorisme, il faudra cesser de faire les Goliaths, car celui qui sème le vent récolte la tempête. De toute évidence la guerre n’est pas une solution, il faut cesser de déclencher des guerres dites « humanitaires » et d’attaquer des pays sous de faux prétextes. Pour faire notre part contre le terrorisme, nous devrions faire pression sur notre gouvernement fédéral pour qu’il prenne ses distances avec l’impérialisme des États-Unis et revienne à une politique de paix comme celle que nous avons pratiquée pendant des décennies.