Dans le cadre des élections provinciales, les candidates et les candidats de la Coalition Avenir Québec, du Parti Conservateur du Québec, du Parti Libéral du Québec, du Parti Québécois et de Québec Solidaire dans les circonscriptions de Saint-François et de Sherbrooke ont été invité·es à se prononcer sur différents enjeux.
Sylvie Tanguay du Parti Québécois, candidate de la circonscription de Saint-François, s’est prêtée au jeu.
Économie et inflation : Actuellement l’inflation est particulièrement élevée au Canada et impacte les finances personnelles des québécoises et québécois ainsi que les finances des entreprises. De quelle manière comptez-vous répondre aux enjeux que cela fait naître?
Sylvie Tanguay : Le parti québécois refuse le sous financement chronique des services publics qu’entraîneraient des baisses d’impôt. Il propose plutôt deux mesures d’aide ciblées et temporaires. La première, mettre en place une Allocation pouvoir d’achat qui serait de 1250 $ pour les personnes ayant un revenu inférieur à 50 000$ par année et de 750$ pour celles ayant un revenu entre 50 et 80 000$ par année. La deuxième consiste à doubler le crédit de solidarité.
Pour nous la baisse d’impôt priverait nos écoles et nos hôpitaux de milliards de dollars à long terme. Toute baisse d’impôt signifie une diminution des services, une dégradation des conditions de travail de nos enseignants, de nos infirmières et de nos éducatrices.
Salaires : Depuis plusieurs années, organismes communautaires, groupes militants et instituts de recherche s’inquiètent du bas taux horaire du salaire minimum. Quelle est votre vision concernant la hausse du salaire minimum ou même d’autres outils de régulation des salaires?
S.T. : Le parti Québécois s’engage à augmenter graduellement le salaire horaire minimum jusqu’à 18$/h afin de lutter contre l’appauvrissement des travailleurs. On va également réformer la loi sur l’équité salariale en imposant d’importantes pénalités financières aux employeurs en cas de non-respect des règles d’équité salariale. Ça fait trop longtemps que des dizaines de milliers de québécois et de québécoises vivent sous le seuil de revenu viable alors que tous les métiers sont nécessaires à notre société. C’est pour ça qu’on va augmenter graduellement le salaire à 18$/h pour donner une chance aux entreprises de s’ajuster.
Enjeux féministes : Les enjeux féministes préoccupent une large proportion de la population. Pourtant, ils ne semblent pas être au cœur des premières annonces de la campagne pour plusieurs partis. Quelles sont vos positions concernant ces enjeux?
S.T. : On s’engage à mettre en œuvre les recommandations du rapport « Rebâtir la confiance », en insistant sur trois axes d’intervention. L’accompagnement des victimes qui comprend l’instauration de fonds d’urgence pour combler les besoins essentiels, l’accompagnement psychosocial et l’accompagnements judiciaire le cas échéant. Un financement adéquat des organismes pour éliminer les listes d’attente.
Le deuxième concerne la prévention. Le développement d’une offre de service de qualité pour les agresseurs, la promotion et le financement du programme d’évaluation des conjoints violents lors de l’enquête sur remise en liberté ainsi que la formation continue en matière de violences sexuelles et conjugale.
Le troisième axe concerne un système judiciaire adapté, soit un accès élargi à l’aide juridique pour les victimes de violences conjugale. On veut aussi ajouter dans la loi 10 jours de congé pour les victimes de violences conjugale.
On veut créer le ministère de la condition féminine et le doter de moyens conséquents, achever le réseau des CPE et bonifier le financement à la mission globale des organismes communautaires à la hauteur de 460 millions annuellement.
Racisme systémique : Les questions du racisme systémique ont occupé le débat dans les dernières années. Le racisme systémique étant un concept avéré reflétant la réalité de nombreuses et de nombreux québécois et québécoises, qu’avez-vous à nous dire à ce sujet?
S.T. : Pour le parti Québécois, il y a du racisme institutionalisé. L’État fédéral a longtemps essayé d’assimiler et éradiquer les cultures autochtones. Pour le parti Québécois l’État Canadien est encore un régime colonial qui considère les autochtones comme des citoyens de seconde classe.
C’est pourquoi au parti Québécois on veut se séparer de ce cadre colonial pour avoir enfin un dialogue de nation à nation entre la nation Québécoise et les peuples des premières nations.
Environnement : La crise climatique est sur toutes les lèvres, préoccupe grandement la jeunesse grandissante au Québec, mais pas seulement, et ses effets se font déjà sentir sur le Québec. Comment entendez-vous adresser cet enjeu de taille?
S.T : Notre plan en matière de lutte contre les changements climatiques prévoit une diminution de 45% des émissions de GES en sol québécois et de 10% à l’international. Notre vision identifie des cibles précises et réalistes pour chaque secteur d’activité économique.
Les citoyens profiteront d’incitatifs avantageux à court terme. On va miser sur la création de richesses et d’emplois dans le domaine de la transition verte et juste. On a également notre PasseClimat qui va rendre l’accès aux transports collectifs beaucoup plus abordables. Larguer le pétrole pour toujours est le meilleur cadeau qu’on va pouvoir faire pour nous et pour les générations futures.
Crise du logement : La crise du logement affecte grandement les populations les plus marginalisées, mais aussi les premiers acheteurs avec le marché de l’habitation qui a subi de grands mouvements dans les dernières années. Comment pensez-vous vous occuper de ces enjeux?
S.T. : Le plan du Parti Québécois propose la création de 5000 logements sociaux par année, près du double du gouvernement en place. Nous proposons aux municipalités le droit de préemption qui vise à donner le droit aux municipalités d’être l’acheteur prioritaire d’un bien. Cela ayant pour but l’achat de terrains pour la construction de logements sociaux en évitant ainsi la compétition du secteur privé. Le parti québécois vise à apporter une aide de financière jusqu’à 25 000$ pour la transformation d’une propriété en maison intergénérationnelle. Cela peut contribuer à augmenter l’offre de logement.
Culture : La culture est une part importante de nos sociétés, les fermetures liées à la pandémie de COVID-19 nous l’ont rappelé avec beaucoup d’acuité. Quels sont les principales mesures que vous souhaiteriez mettre en place et de quelle manière la culture occupe telle une place importante pour vous?
S.T. : Nous voulons soutenir les secteurs culturels qui désirent passer à l’ère numérique.
Nous voulons aussi promouvoir la culture et les arts québécois dans le programme éducatif du préscolaire au secondaire en favorisant le contact avec les artistes, les artisans, les porteurs de traditions, les sorties culturelles et la prestation d’activités artistiques à l’école. Nous voulons voir la création d’un passeport culturel de 100$ pour les jeunes du secondaire et du cégep.
Enjeu important pour vous dans la circonscription de Saint François : En terminant, pourriez-vous me parler d’un enjeu important pour vous qui n’a pas été suffisamment abordé dans cette entrevue.
S.T. : Dans un premier temps, concernant la santé, il y a tout ce qui concerne les conditions de travail pour les travailleurs de la santé ainsi que l’ouverture 24/7 pour l’urgence de Coaticook permettant d’assurer la sécurité de cette MRC. Concernant l’agriculture, un sujet très important dans une circonscription rurale, il importe d’assurer la pérennité de nos fermes d’exploitants propriétaires, d’assurer la pérennité des terres agricoles et de leur accès. Le Parti Québécois s’engage à conserver ces terres et à protéger notre agriculture.