PLEIN(S) ÉCRAN(S)

Date : 17 janvier 2022
| Chroniqueur.es : Souley Keïta
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Le festival PLEIN(S) ÉCRAN(S) allume les lumières sur 41 courts-métrages, 3 projections commentées ainsi que d’autres évènements gratuits qui valent le détour du 12 au 23 janvier 2022. À vos écrans!

Ça y est, l’année commence!

D’ailleurs, le dicton du mois ne pouvez pas mieux correspondre, car en janvier à bonne année donne l’élan et cela fait maintenant 6 ans que notre élan cinématographique est initié par PLEIN(S) ÉCRAN(S). 

Un début d’année qui commence toujours en fanfare et avec une certaine frénésie lorsque l’on compte les jours pour atteindre cette case cochée dans le calendrier à la mi-janvier. 

On se le dit, mais il y a des rendez-vous que l’on ne peut manquer. 

6 ans que le cinéma de court-métrage s’invite dans vos domiciles, que ce soit installé sur une chaise devant son écran d’ordinateur, lové dans sa couette devant son écran de tablette ou simplement assis sur son canapé devant son écran télé. PLEIN(S) ÉCRAN(S) a su fédérer, initier une accessibilité dans ce que le cinéma a toujours voulu, enlacer tout le monde sans aucune différence. Des évènements qui sont, comme chaque année, à suivre gratuitement sur leur site, leur page Facebook et leur Instagram.

Entrée Libre a pu s’entretenir avec la directrice générale Catherine Légaré-Pelletier sur les différentes facettes qu’offre le festival dès le 12 janvier :

Souley Keïta : 6ème édition et toujours autant d’engouement à retrouver ce festival en ligne. Il y a également une volonté de renouveau et de cohésion avec d’autres festivals internationaux avec une carte blanche qui nous amène à Namur, pouvez-vous nous en dire plus.

Catherine Légaré-Pelletier : Auparavant, pendant plusieurs années, nous avions une compétition française et donc nous avions une entente entre la France et le Québec. Chaque année, on invite un organisme ou un festival à faire une carte blanche. Nous nous sommes rendu compte qu’à travers les visionnements, le troisième pays qui nous suivait le plus était la Belgique donc nous nous sommes donné pour objectif d’aller chercher un festival en Belgique pour qu’il présente des courts-métrages. Nous avons approché le Festival International de Films Francophones de Namur, car nous savons que ce festival aime beaucoup le cinéma québécois. D’ailleurs, il invite chaque année un grand nombre de cinéastes dans la délégation québécoise. Ils vont nous présenter 6 courts-métrages le 15 et le 16 janvier que l’on va pouvoir regarder gratuitement et je vous assure c’est une très belle programmation. 

Souley Keïta : Avec une 5ème année fêtée avec les classes de maître du regretté Jean-Marc Vallée, mais également Maria Gracia Turgeon, productrice de Fauve et Brotherhood, dans cette édition on se tourne vers le réalisateur Maxime Giroux et Sara Mishara, directrice photo, entre autres, de La Grande Noirceur et Les Oiseaux Ivres (Film qui a représenté le Canada dans la course aux Oscars). Comment fonctionnez-vous dans cette première approche en leur parlant de PLEIN(S) ÉCRAN(S) et pour ouvrir un champ de perspectives à travers les gens qui vont regarder cette classe de maître ? 

Catherine Légaré-Pelletier : Dans le fond, nous les approchons avec l’idée d’avoir une discussion. Comme vous l’avez mentionné l’année dernière, il s’agissait d’une discussion entre Patrice Laliberté et Jean-Marc Vallée. Le fait d’avoir deux créateurs, deux réalisateurs a permis d’amener la discussion un peu plus loin au niveau technique. Jean-Marc Vallée a eu un très grand public, car au travers de cette discussion, nous avions eu un accès privilégié avec cette personnalité qui fait beaucoup de projets à l’extérieur du Canada. À l’époque, il avait accepté parce que l’on s’adressait beaucoup à la relève dans le cinéma. D’ailleurs, il y a un très grand public étudiant qui nous suit donc c’était une opportunité pour eux. 

Avec Maxime Giroux et Sara Mishara, on voulait recréer un peu cela. On veut donner l’impression qu’ils sont dans une rencontre ensemble, qu’ils peuvent parler de leur cinéma, car ils ont une collaboration incroyable, car ces deux personnes ont travaillé plusieurs fois ensemble. Cette journée-là, nous allons présenter les films de Maxime suivis de cette rencontre avec l’optique de s’adresser au futur du cinéma, aux étudiants, aux cinéphiles qui veulent avoir accès à cet événement un peu plus technique, un peu plus cinéphile sans pour autant oublier le grand public.

On va avoir du contenu exclusif, des vidéos, etc.

C’est sûr que de trouver des gens qui ont un rapport avec le court-métrage est particulier, car ils/elles ne sont pas tous passés par ce chemin comme Xavier Dolan. On veut quand même garder ce lien avec des cinéastes qui sont passés par ce format et qui ont envie de retourner vers le court. Jean-Marc Vallée, malheureusement, c’est cela qu’il avait envie de faire. On a eu Chloé Robichaud qui a refait un court-métrage même après avoir fait deux longs-métrages donc peut-être que Maxime Giroux et Sara Mishara pourraient revenir au court (rires).    

Souley Keïta : L’importance de PLEIN(S) ÉCRAN(S) se traduit par sa manière avant-gardiste à briser les frontières de l’accessibilité et à initier un mouvement. Ce qui a changé c’est de permettre à un festival de ne plus être local et de s’ouvrir à la visibilité nationalement et internationalement. En 6 ans, comment percevez-vous l’aura que dégage le festival, son influence, mais également sa portée à rassembler tous les publics ?

Catherine Légaré-Pelletier : On sent que PLEIN(S) ÉCRAN(S) se distingue vraiment du fait que l’on a investi depuis 6 ans les réseaux sociaux et le public à l’extérieur des grands centres. Ce n’est pas un réflexe à une solution de diffusion, car notre ADN est 100% numérique et cette volonté de rejoindre les publics de partout. Avec la situation actuelle, il y a le fait que les festivals soient en ligne, qu’ils ont des plateformes ou qu’ils visent plusieurs publics, c’est vraiment le fun, car des gens à l’extérieur ont accès maintenant aux Rendez-Vous Québec Cinéma. Par contre, la plateforme peut les laisser seuls dans leur expérience, car il regarde un film à la maison, mais il n’y a pas de contact avec l’équipe, pas de contact avec le festival. Pour notre part, je pense que d’avoir investi les réseaux sociaux nous a permis de créer un contact un peu plus personnel avec le public. On n’oublie pas que Facebook ou Instagram sont des plateformes pour s’exprimer qui amènent les gens à témoigner en lien avec un film, quelque chose qu’ils ont pu vivre dans leur vie. Il y a un enthousiasme, car je pense que nous avons pu créer un lien unique avec le public.

Il y a également l’avantage de ne pas être géographiquement bloqué, ce qui permet d’être vu partout dans la province, au Canada. Je parlais aussi de la Belgique, de la France, mais il y a également une petite gang de l’Île Maurice qui regarde nos films, qui plus est cette année, il y a un film présent dans la programmation qui a été tourné là-bas. On interpelle plusieurs publics, certes majoritairement il est francophone, mais avec le travail des sous-titres, il y a un penchant à aller vers les autres publics.

Souley Keïta : Avec Maria Gracia Turgeon nous évoquions la visibilité qu’offre le parcours d’un court-métrage rendu aux Oscars. Cette année, il en est de même avec Frimas et Les Grandes Claques, toujours en course pour être dans la sélection finale des nommés, pour vous qui aviez toujours mis la lumière sur le cinéma d’ici, que ce soit en tant que programmatrice à Québec Cinéma et maintenant en tant que directrice générale de PLEIN(S) ÉCRAN(S), comment voyez-vous cet impact pour la création québécoise ?

Catherine Légaré-Pelletier : Je pense qu’il y a eu un boost de visibilité pour le court-métrage québécois grâce à ces grandes cérémonies internationales qui honorent le cinéma. Je pense aussi à des plateformes qui commencent à s’intéresser davantage au court-métrage. Je pense aussi que vu son format, il répond aux nécessités d’aujourd’hui. Le public de demain qui va faire vivre le cinéma, ce ne sera pas nous. Il faut aller toucher les jeunes et leur donner envie de payer un billet ou de payer un film en ligne en choisissant du contenu du cinéma canadien ou du cinéma québécois, dans ce sens, je pense que le court-métrage a une plus grande force qui se traduit même au niveau de l’éducation à l’image. Il y a des genres, des sujets importants qui peuvent avoir un attrait différent chez un public plus jeune, un public qui est né avec des écrans dans les mains donc je pense qu’il faut vraiment les sensibiliser. Le court-métrage a ce pouvoir de sensibiliser à travers un cinéma de qualité pour faire nos prochains cinéphiles.

Vivez, respirez, enivrez-vous de PLEIN(S) ÉCRAN(S), car c’est bien plus que du cinéma, c’est une redécouverte.

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