Des vaches et des poupées érotiques seront à l’honneur tout l’été au Musée des beaux-arts de Sherbrooke. Par ces deux expositions tant ludiques qu’inusitées, l’établissement de la rue Dufferin souhaite susciter chez ses visiteurs une réflexion autour du thème de la consommation. Les amateurs d’art sont ainsi conviés à découvrir où le regard se perd, de la peintre Éloïse Brodeur, et Still Life, du photographe Jean-François Bouchard, respectivement présentées du 9 juin au 30 septembre, et du 16 juin au 14 octobre prochains.
Dessine-moi une vache
Diplômée et boursière de l’Université Concordia en beaux-arts, Éloïse Brodeur compte plusieurs expositions personnelles et collectives au Canada depuis 1999. En dépeignant à répétition la figure de la vache, sertie dans un constant décor monochrome, l’artiste dit s’interroger sur notre manière de vivre et de consommer en abondance, tout en recherchant l’intériorité et l’essentiel. Qu’elles se nomment Bernie ou Abraham, qu’elles soient laitières, à boeuf ou bio, les vaches à l’arrière-plan absent d’Éloïse Brodeur étonnent et nous amènent à jeter un regard différent sur l’animal domestiqué.
Idolâtrer les poupées
Fasciné par les marginaux qui s’adonnent à diverses formes de fétichisme à travers les réseaux virtuels, Jean-François Bouchard s’est intéressé au phénomène des iDollators avec sa série Still Life. Peu connus, mais très actifs sur le Web, les membres de cette communauté échangent sur leurs rapports affectifs et sexuels avec des poupées érotiques. Dans une approche documentaire et conceptuelle originale, Jean-François Bouchard a photographié des simulacres de femmes en latex auxquelles il a accolé des citations authentiques de leurs propriétaires.
Cette série a d’ailleurs remporté le premier prix dans la catégorie « Recherche personnelle » du concours Lux en 2010, qui récompense annuellement les meilleures réalisations visuelles dans les domaines de la photographie et de l’illustration.