Manipulation de l’opinion publique

Date : 4 novembre 2014
| Chroniqueur.es : Yves Lawler
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Sur le plan psychologique, il est reconnu qu’une personne en état de choc est plus susceptible d’accepter des changements auxquels elle aurait résisté précédemment. L’économiste canadienne Naomi Klein a bien décrit dans son livre « La stratégie du choc » comment les néolibéraux utilisent cette stratégie pour faire accepter des coupures dans les programmes sociaux.

Pour créer un choc, le Parti libéral a demandé à deux économistes néolibéraux un rapport sur l’état des finances publiques. Étant donné leurs allégeances économiques, les conclusions étaient connues d’avance. L’État doit couper drastiquement dans les dépenses, tout le monde doit participer. De là tous les ballons lancés pour tester les réactions et beaucoup de gens, en état de choc, les acceptent comme une fatalité.

Mais pourquoi donc ce comité n’a pas regardé la colonne des revenus ? Par exemple, les plus riches ont bénéficié depuis une décennie d’une diminution d impôts d’environ 7 %. Pourquoi ne pas rétablir le niveau précédent ? On nous dit que c’est inutile parce qu’il n’y a pas assez de riches au Québec, mais ce n’est pas une raison pour ne pas rétablir leur niveau d’impôts. Et plus encore, pourquoi ne pas aller chercher des fonds par un impôt sur les profits exagérés des banques, augmenter les redevances minières, imposer plus les gains en capital ? Ou encore, comme on le fait en Nouvelle-Zélande, il serait possible de faire des appels d’offres pour l’achat de médicaments, ce qui rapporterait au-dessus de 1 milliard de dollars au gouvernement québécois. Une fois la colonne des revenus augmentée, nous verrions ce qu’il reste à faire.

La même stratégie du choc a été utilisée concernant les retraites. On nous dit qu’il n’y aura pas assez de travailleurs actifs pour le nombre de retraités. Et voilà la panique repartie. Mais le nombre de travailleurs actifs n’est pas déterminé d’avance. Si nous développons notre économie au point de manquer de main-d’œuvre, il suffira d’accueillir plus d’immigrants pour remplir les postes vacants. Il y a plein de travail à faire du côté du développement durable et de l’environnement. Il ne manque que le capital et pourtant, selon Statistique Canada, les caisses des entreprises en sont pleines, seules leurs craintes de voir le marché s’effondrer à nouveau les retient.

À la stratégie du choc, à la peur, il faut répondre par la conscientisation et la résistance. Aux prochaines élections, choisissons mieux nos élus.

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