La campagne #Moiaussi qui déferle présentement sur les réseaux sociaux nous démontre l’ampleur des violences sexuelles et des conséquences rattachées à celles-ci. Un nombre de personnes fulgurant sort de l’ombre afin de faire part de leurs expériences personnelles. Que ce soit parce qu’elles ont subi ou ont fait subir la culture du viol à autrui, les personnes participant à #Moiaussi forment un mouvement collectif défiant la culture du silence. Les violences sexuelles sont une problématique d’ordre social et culturel et comme tout phénomène de cette nature, les changements, les prises de conscience et les débats évoluent de manière progressive et lente. Ainsi, nous joignons nos voix à celles de nombreuses associations civiles œuvrant dans le domaine de la prévention et de la lutte aux violences à caractère sexuel, avec l’intention d’y donner un poids supplémentaire.
La culture du silence est le premier élément à déconstruire afin de mettre un terme à la culture du viol. Dû à son caractère systémique et culturel, l’importance de la culture du silence est trop souvent minimisée par les institutions. Ces institutions craignent d’entacher leur réputation, ce qui fait souvent en sorte que les victimes de violences sexuelles gardent le silence par peur de répercussions sociales. Aucune institution ne souhaite être fusillée sur la place publique. À chaque fois qu’une situation de violences sexuelles est médiatisée, deux camps polarisés se forment entre ceux et celles se portant à la défense des victimes, ainsi que ceux et celles se portant à la défense des auteurs. Le tout est caractérisé par un torrent d’attaques verbales irrespectueuses envers les personnes impliquées, particulièrement envers les victimes. Cette réalité participe à la culture du silence en entamant un cercle vicieux de blâme et de honte qui pousse les victimes et auteurs à ne pas dénoncer et à rester seul.e.s avec leur lourd secret.
Surpasser cette difficulté demande énormément de volonté et de courage de la part de toutes les personnes se retrouvant impliquées dans une situation de violences sexuelles. Un important changement est nécessaire et nous devons y participer collectivement, car la culture du viol a des impacts sur tout le monde, de près ou de loin. Certains éléments plus spécifiques, minimisant les conséquences des violences sexuelles, peuvent néanmoins être identifiés. D’abord, il y a la Loi sur les normes du travail qui n’a pas été revue depuis des années. Maintenant obsolète, cette loi ne traite pas spécifiquement du harcèlement sexuel ce qui rend plus difficile la dénonciation des violences pour les victimes. Cette situation juridique a des conséquences négatives considérables sur la santé mentale des travailleurs et des travailleuses.
La culture du silence est présente dans toutes les sphères de notre société, que ce soit au travail, à l’école ou au sein des institutions organisées de manière hiérarchique, car toutes les relations et les dynamiques de pouvoir ouvrent la porte aux abus et aux violences. Les individus se laissent parfois inconsciemment, ou en toute lucidité, emporter par leur capacité d’exercer un pouvoir sur autrui. Cette situation s’amplifie dans les milieux majoritairement masculins, créant un environnement plus à risque pour les femmes. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est primordial de mettre en place des moyens concrets visant à rendre nos environnements sociaux plus diversifiés, non seulement en termes de genres, mais aussi socio-économique. Cela encouragera les victimes à porter plainte et facilitera le processus de plainte.
Afin d’éviter que le lien de confiance avec la population ne soit brisé, le gouvernement doit réaliser des actions concrètes, comme revoir la Loi sur les normes du travail et y créer une nouvelle section entièrement dédiée à la question des violences sexuelles au travail. Plusieurs outils potentiels existent ailleurs, par exemple à Philadelphie, où les autorités collaborent avec les groupes de défense des droits de la personne afin de faciliter la délation des agresseurs, peu importe leur statut et leur genre. Il serait tout à fait possible d’implanter ce modèle chez nous, d’autant plus qu’à Sherbrooke, le service de police met progressivement en place des équipes d’intervention mixtes, jumelant policiers et policières avec des travailleurs et des travailleuses sociaux. Nos partis politiques doivent aussi mettre en place un environnement plus sain pour les militant.e.s et les professionnel.le.s. Plusieurs initiatives ont été mises de l’avant au courant des dernières années. C’est un bon pas vers la bonne direction mais il est encore urgent de mieux outiller les autorités et les élu.e.s en ce qui concerne les violences sexuelles. À titre d’exemple, l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) dans les orientations et décrets gouvernementaux permettrait de favoriser l’atteinte de l’égalité́ dans nos projets de société et nos politiques publiques.
C’est pourquoi nous nous engageons, en signant cette lettre, à faire front commun et à lutter contre les violences sexuelles dans nos instances, nos institutions, nos communautés et notre société puisque nous souhaitons envoyer aux auteurs de violences sexuelles un message clair comme quoi l’ère de l’impunité́ est officiellement terminée.
Rédigée par Emrick Couture-Picard, Vice-président aux affaires politiques et programme, Association péquiste de l’Université de Sherbrooke (APUS).
Et
Marie Anne Sylvestre, Candidate à la double maîtrise en Écologie Internationale et Gestion de l’Environnement.
Signataires :
Marraine de la lettre :
Mélanie Lemay, Québec contre les violences sexuelles.
Société civile :
Sans oui c’est non.
Regroupement Québécois des CALACS.
Les Orphelins Politiques
Associations étudiantes :
Fédération étudiante collégiale du Québec. (FECQ)
Association pour la Voix Étudiante au Québec. (AVEQ)
Union Étudiante du Québec. (UEQ)
AÉCS : Ni viande ni Object.
Comité Souverainiste du Cégep de Sherbrooke.
Parti Québécois :
Association Péquiste de l’Université de Sherbrooke.
Catherine Fournier, députée de Marie-Victorin.
Exécutif des Jeunes péquistes de l’Estrie.
Conférence Régionale des Jeunes Péquistes de l’Estrie.
Exécutif du Parti Québécois de Saint-François.
Stéphane Richard, Conseiller des jeunes péquistes de Montréal-Ville-Marie.
Tristan Bilodeau, Président des Jeunes péquistes de Montréal-Ville-Marie.
Guillaume Rousseau, Président intérim du Parti Québécois de Sherbrooke.
Charles Picard-Duquette, Trésorier du Parti Québécois de Sherbrooke.
Exécutif des Jeunes péquistes du Centre-du-Québec.
Conseil régional des jeunes du Parti Québécois de la Montérégie.
Ariane Cayer, Présidente de l’exécutif régional du Parti Québécois de Chaudière-Appalaches.
Exécutif des Jeunes péquistes de Chaudière-Appalaches.
Comité sur l’engagement des femmes en politique du CNJPQ.
Comité national des jeunes du Parti Québécois. (CNJPQ)
Conférence Nationale des jeunes du Parti Québécois. (CNJPQ)
Conseil executif national du parti quebecois (CENPQ)
Québec Solidaire :
Manon Massé, co-porte-parole de Québec solidaire et députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
William Champigny-Fortier, co-porte-parole de Québec Solidaire Université de Sherbrooke.
Gabrielle Arguin, co-porte-parole de Québec Solidaire Université de Sherbrooke.
Sarah Beaudoin, co-porte-parole de Québec Solidaire Estrie.
Martin Mailhot, co-porte-parole de Québec Solidaire Estrie.
Sylvain Bérubé, co-porte-parole de Québec Solidaire Sherbrooke.
Geneviève Laroche, co-porte-parole de Québec Solidaire Sherbrooke.
Étienne Marcoux, co-porte-parole de Québec solidaire St-François
Marie-Claude Dubeau, co-porte-parole de Québec solidaire St-François.
Valérie Dufour, co-porte-parole de Québec solidaire Abitibi-Est.
Caroline Charrette, co-porte-parole de Québec solidaire Montarville.
Colombe Landry, co-porte-parole de Québec solidaire Richmond.
Partis fédéraux
Carl Paquet, Secrétaire trésorier du Bloc Québécois de Sherbrooke.
Pierre-Luc Dusseault, Député fédéral de Sherbrooke. (NPD)
Vincenzo Sciortino, Président de l’association NPD de Compton Stanstead.
André-Daniel Droin, Président de l’association NPD de Sherbrooke.
Jacques Raby, Vice-président aux finances de l’association de circonscription NPD de Sherbrooke.
Monique Pauzé, Députée fédérale de Repentigny. (Bloc)
Xavier Barsalou-Duva, Député fédéral de Pierre-Boucher—Les Patriotes—Verchères. (Bloc)
Bloc Québécois de l’Université de Sherbrooke. (BLOCUS)
Jeunes néodémocrates du Québec Représenté par Alice Gaudreau (VP-Administration), Angèle Pineau-Lemieux (VP-Communication), Kiana Saint-Macary (Co-Présidente), Niall Clapham-Ricardo (Co-président), Sean English (VP-Organisation) et Sam Hersh (Président du CA)
Hélène Laverdière, Députée fédérale de Laurier—Sainte-Marie. (NPD)
Luc Thériault, Député fédéral de Montcalm. (Bloc)
Dyane Boudreau, Secrétaire de l’association NPD de Sherbrooke.
Mathieu Bérard, vice-président aux statuts et politiques de l’association NPD de Sherbrooke.
Roméo Saganash – Député fédéral de Abitibi – Baie James – Nunavik – Eeyou. (NPD)
Brigitte Sansoucy, Députée fédérale de Saint-Hyacinthe—Bagot. (NPD)
Pierre Nantel Député fédéral de Longueuil-Pierre-Boucher. (NPD)
Xavier Barsalou Duval, Député fédéral de Pierre-Boucher Les Patriotes Verchères. (Bloc)
Gabriel Ste-Marie, Député fédéral de Joliette. (Bloc)
Guy Caron, Chef parlementaire du NPD, Député de la circonscription de Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques. (NPD)
Alexandre Boulerice, Député de la circonscription de Rosemont—La Petite-Patrie. (NPD)
Marjolaine Boutin-Sweet, Députée fédérale de Hochelaga. (NPD)
Karine Trudel, Députée fédérale de Jonquière. (NPD)
Ruth ellen Brosseau, Députée fédérale de Berthier—Maskinongé. (NPD)
Mario Beaulieu, Député fédéral de la Pointe-de-l’Île. (Bloc)
Marilène Gill, Députée fédérale de Députée de Manicouagan. (Bloc)
Coalition Avenir Québec :
Commission de la Relève de la Coalition avenir Québec.
Samuel Rasmussen, Président de la Coalition avenir Québec-CAQ-Université de Sherbrooke.
Coalition avenir Québec- CAQ – Université de Montréal.
Éric Lefebvre, député d’Arthabaska.
Parti libéral du Québec :
Conseil régional des jeunes libéraux de l’Estrie.