Je suis tout à fait d’accord avec l’idée qui concluait la lettre ouverte sur les circuits courts : « …faisons de l’agriculture de proximité la pierre angulaire de notre résilience alimentaire. »
Disons qu’elle s’appelle aussi : agroécologie et qu’elle absorbe beaucoup de GES, comme l’explique Vandana Shiva dans son livre : Une agriculture qui répare la planète. Les promesses de l’agriculture biologique régénérative. (2021)
La lettre dit qu’il faut une « vision politique forte et une redirection des fonds publics qui sont pour l’instant mobilisés dans les modèles de production, de transformation et de distribution conventionnels. »
La vision dont vous parlez, je l’ai vue dès 2008 dans le Rapport Pronovost sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois. Ce Rapport est le fruit de l’écoute de 800 personnes et de la lecture de 770 mémoires a pourtant été tabletté1 et mériterait d’être immédiatement détabletté pour réaliser les 46 des 49 de ses recommandations. L’Union paysanne d’alors a été elle aussi tablettée en même temps, elle qui soutenait la même vision et souhaitait être un deuxième syndicat, pour les agriculteurs/ agricultrices amants d’une agriculture bio. de proximité.
Comme le donne en exemple aussi, le livre de l’économiste Éloi Laurent : Et si la santé guidait le monde. L’espérance de vie vaut mieux que la croissance ( 2020), ce serait bien que les villes aient un plan alimentation durable tout comme d’ailleurs le propose depuis l’été 2023 la Santé publique estrienne dans son Rapport : Changements climatiques Agissons pour des communautés en santé.
Alors j’ai proposé au Conseil Municipal de Sherbrooke qu’un tel plan alimentation durable soit créé mais je n’ai pas eu de réponse. À celle que notre territoire agricole de 37 % soit biologique, j’ai eu comme réponse : « On peut pas. »
Donc la « vision politique forte » que vous souhaitez tarde encore mais se manifestera peut-être grâce à votre lettre. En attendant quelques légumes poussent pour notre consommation locale tandis que la majorité des travaux agricoles québécois vont dans la direction de l’exportation de porcs produits ici.
Il ne faut pas minimiser le monopole syndical de l’UPA, décrit dans le livre de Roméo Bouchard : L’UPA un monopole qui a fait son temps; il y parle d’un « État dans l’État ». Le mot omerta est écrit à la page 53.
Et ça va à Montréal ? Avez-vous fait une proposition d’un plan alimentation durable au Conseil Municipal de la Ville de Montréal ?
Je conclue en soulignant le besoin d’une réforme de la démocratie qui devrait inclure une écriture citoyenne de notre Constitution via une Assemblée Constituante convoquée par le Gouvernement, ouverte et tirée au sort.
1 Guillaume Cyr, Le Tribunal administratif du logement ne fonctionne pas, changeons-le !, Journal 24 heures, 12 mai 2022, en ligne