LES MARGIE GILLIS, RAOÛL DUGUAY, JUDI RICHARDS, KAREN YOUNG, YVON DESCHAMPS, HARRY BELAFONTE ET LIV ULLMAN TRAVAILLENT ENCORE POUR LA PAIX !
Feux les artistes Brel, Brassens, Ferré, Boris Vian et même nos Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Raymond Lévesque avaient vite compris, à travers leurs moqueries tragi-comiques, que les militaires étaient les dindons de la farce, comme nous tous bernés par le complexe militaro-académico-médiatico-industriel cherchant toujours davantage de milliards de dollars. Mais curieusement, ce qui échappait à la censure des gouvernements, est aujourd’hui réprimé facilement dans un monde vénal dont les connexions effraient éditeurs et téléviseurs. Les médias du monde entier (1) , carburant aux mauvaises nouvelles, ont relégué l’ONU et les pacifistes dans la marginalité, en dépit de progrès immenses effectués dans la solidarité.
En 1992, le gouvernement Mulroney encourageait l’organisation pan-canadienne d’une Enquête populaire sur la paix et la sécurité (2) chapeautée par cinq commissaires issus de trois grands partis fédéraux (le Bloc n’allait faire élire de députés qu’en 1993) + le chef algonquin Konrad Sioui + le regretté professeur de l’UQAC Jules Dufour, à l’écoute de 600 mémoires recommandant de travailler à la sécurité des autochtones et des cours d’eau du pays. La même année, la conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (sommet de Rio) réunissait 120 chefs d’États et de gouvernements de 189 pays derrière des objectifs semblables encore considérés utopiques trente années plus tard.
En septembre 2020, un sondage du très partial Canadian Defence and Security Network montre la population en faveur à 25 % de la promotion de valeurs telles que l’intégration, la justice sociale et l’égalité, à 16 % de la responsabilité environnementale, à 13 % de la paix et des droits humains ex-aequo et à 11 % de la démocratie. Mais 41 % croient le Canada en danger de la part de menaces internationales, ce qui n’est compréhensible que si elles incluent les États-unis, vu que le Canada est sans doute le pays le moins susceptible d’être attaqué au monde par sa situation géopolitique. À quel pourcentage pourraient s’estimer menacés les Libanais, les Israéliens, les Palestiniens ou même les Russes qui ont souffert 20 millions de morts au cours de la Seconde guerre mondiale ??
L’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) mène une lutte inégale contre les bombes à sous-munitions, les drones armés, les robots autonomes, la cyberguerre et la militarisation de l’espace, faute de financement adéquat (celui du Canada scandaleusement coupé par Trudeau). Le SIPRI (3) où travaille Aude Fleurant, formée par le regretté professeur de l’UQAM Yves Bélanger, montre une diminution importante des budgets militaires russes chaque année, tandis que celui des États-unis excède cette année la somme réunie des budgets des six pays qui les suivent : la Chine, l’Arabie Saoudite, l’Inde, la France, Israël et l’Allemagne.
D’où provient la désinformation ?
Essentiellement de la propagande des fabricants de bombes nucléaires (4) et de F-35, comme Lockheed Martin : sa filiale canadienne a été dirigée quatre ans par le général Bouchard qui avait mené en 2011 les bombardements aériens qui ont anéanti la Libye et provoqué des milliers de morts annuelles de réfugiés africains (UNHCR); les rares qui immigrent chez nous sont vilipendés par des extrémistes racistes dont les médias font la publicité, sous prétexte de les dénoncer. Les organisations indépendantes
Center for public Integrity et Fund for independence in journalism recensent 935 mensonges entre 2001 et 2003 sur l’Irak afin de produire un consentement à la guerre. Une commission parlementaire britannique a conclu en septembre 2016 : « L’affirmation selon laquelle Mouammar Kadhafi aurait ordonné le massacre des civils à Benghazi n’était pas étayée par les preuves disponibles ». Comme le dénonce inlassablement Noam Chomsky, les grandes puissances et le Canada justifient toujours leurs interventions par des arguments humanitaires du genre R2P (Responsabilité de Protéger).
Le mois prochain, une chronique plus souriante vous attendra car un 50e état vient d’enclencher le 24 octobre le processus d’interdiction des armes nucléaires à l’ONU !
Photo: L’ambassadrice du Costa-Rica Elayne Whyte-Gomes reçue à Ottawa en 2017 par, de g. à dr., l’auteur de ces lignes Pierre Jasmin, Debbie Grisdale et Steven Staples.
Notes et références:
(1) Recherche suisse sur la propagande médiatique: http://www.artistespourlapaix.org/?p=18492
(2) http://www.artistespourlapaix.org/?page_id=2659
(3) Le Stockholm International Peace Research Institute calcule année après année que les dépenses militaires de l’OTAN excèdent de 16 à 18 fois celles de la Russie : www.sipri.org
(4) Dontbankonthebomb.com de PAX calcule à plus de 10 milliards de $ annuels environ les fonds canadiens qui traversent les frontières pour engraisser ces industries américaines coupables