Je profite de l’espace offert par Entrée Libre afin d’exprimer mon appui indéfectible à cette grève des cols bleus, qui n’est en fait qu’une réponse prévisible à l’attitude de mépris, d’arrogance et de provocation du maire Bernard Sévigny. Notre cher maire, qui use des fonds publics pour faire du cols bleus bashing et qui en même temps pleurniche sur la situation financière de la Ville de Sherbrooke, devra payer le coût politique et financier de son attitude pathétique.
Malgré les préjugés ridicules et la couverture médiatique partiale et proprement scandaleuse de ce conflit de travail, les cols bleus demandent une chose légitime et très simple : la fin de la précarité. Saviez-vous que sur près de 400 cols bleus, plus de la moitié sont à statut temporaire ? Certains d’entre eux travaillent pour la Ville depuis plus de 20 ans et n’ont toujours pas de permanence… De plus, ça fait trois ans que les cols bleus sont sans convention collective. Qu’est-ce que cela signifie ? Une baisse de salaire qui s’accumule depuis trois ans, année après année. On doit avouer qu’ils ont été patients, n’est-ce pas ?
Mais voilà que tout à coup, des citoyens de Sherbrooke s’expriment sur cette grève. Ils écrivent des lettres ouvertes dans les journaux, des commentaires sur Internet qui sont un ramassis de préjugés et de propos insultants vis-à-vis de travailleurs qui chaque jour nettoient leurs rues, leurs parcs, ramassent leurs ordures. On s’en prend alors au fait qu’ils sont bien payés, qu’ils se plaignent pour rien. Une vraie honte, un manque de respect le plus complet pour des gens qui se défendent, qui se battent pour leurs conditions de travail. Un mépris aussi affiché par des personnes prétendant avoir une certaine éducation et même une conscience sociale, qui se font le relais des plus basses insultes vis-à-vis des travailleurs qui demandent à être traités dignement et avec respect. Bref, des gens qui, derrière leurs diplômes ou leur mentalité d’esclaves colonisés, sont au fond une bande d’aliénés au service de la classe dirigeante de notre belle ville, qui depuis des décennies insulte et méprise les travailleurs.
Merci aux cols bleus de Sherbrooke. Cette lutte, vous ne la faites pas seulement pour vous ; cette lutte, c’est celle du respect des travailleurs contre le mépris sournois des patrons et de leurs petits valets à cravate !