Ce vendredi 24 septembre 2021, les jeunes marchaient pour le climat. Plusieurs manifestations ont eu lieu simultanément à Montréal, à Québec, à Sherbrooke et d’autres endroits de la province.
Ils étaient environ 200 à se donner rendez-vous à 7 heures du matin devant le Cégep de Sherbrooke pour organiser le blocus. Au programme, mise en place des lignes de piquetages pour instaurer la grève, tenue de l’assemblée générale, puis marche à 13 heures au parc Jacques-Cartier jusqu’à 15h devant l’hôtel de ville.
« J’étais relativement impressionnée qu’il y ait autant de jeunes »
« Je suis arrivée à 7 heures ce matin, on était une quinzaine, j’étais sur le point de regretter d’être venue, mais très rapidement de plus en plus de gens arrivaient puis on chantait, criait, c’était vraiment bien » (Sarah, 18 ans, étudiante au Cégep de Sherbrooke)
Les revendications sont claires, les jeunes veulent plus d’engagement de la part du gouvernement : « On veut un plan d’urgence climatique qui respecte la science et qui inclut les communautés sociales pour qu’il y ait une réelle équité, on veut atteindre la carboneutralité d’ici 2030 » (Alexis, coordinateur de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES) de l’Université de Sherbrooke).
En ligne de mire, la politique de lutte contre le changement climatique du gouvernement Trudeau jugée insuffisante et pas assez ambitieuse. Le Canada est le seul pays du G7 dont la courbe d’émissions de gaz à effet de serre a continué d’augmenter depuis 2015.
Les jeunes saluent certaines initiatives comme la taxe carbone, mais ils déplorent des décisions telles que l’extension du pipeline Transmountain entre Edmonton et Burnaby.
Héloïse, 17 ans, rappelle également la dimension sociale de son engagement : « Il y a aussi une question de justice sociale là-dedans, je pense aux pipelines qui ont été construits sur des territoires autochtones, on ne leur a pas demander leur consentement ».
Cette génération compte bien faire entendre son cri d’appel : « nous sommes là pour rappeler aux décideurs politiques d’agir pour le climat, on veut des changements radicaux » (Massimo, coordinateur de la CEVES de l’UdeS).
Les jeunes à travers cette marche exhortent les dirigeants à agir tout de suite avec des actions concrètes comme la suppression des subventions aux industries pétrolières, le déploiement des transports collectifs et l’élaboration d’un plan de transition pour les emplois des filières industrielles polluantes. Arthur, 17 ans, étudiant au Cégep de Sherbrooke : « Le gouvernement devrait arrêter d’encourager le financement des énergies non-vertes comme les sables bitumineux en Alberta, leur exploitation est très polluante ».
Sarah, 19 ans, une des coordinatrices de la CEVES de l’Université de Sherbrooke reconnaît : « C’est important d’effectuer une transition graduelle dans ces industries-là à cause de tous les emplois qui en dépendent, je pense qu’il faut réfléchir à la mise en place d’un plan financier de transition pour offrir du travail aux personnes qui vont être touchées par cette transition ».
La grève comme moyen de se faire entendre
Les jeunes manifestants en sont convaincus, mais ils ont aussi conscience des limites de l’exercice comme en témoigne Rebecca, 18 ans : « C’est sûr qu’une journée de grève ça fait moins pression qu’une semaine, il y a sûrement d’autres moyens de pression mais on ne peut pas vraiment faire plus que ça, à notre échelle, on est une gang de jeunes, on fait ce qu’on peut ». Ou encore Héloïse, 20 ans, étudiante en biologie à l’Université de Sherbrooke : « Je pense qu’au niveau municipal c’est plus facile d’avoir une prise, il va y avoir des élections municipales bientôt ils vont peut-être ajouter ça dans leur programme : enlever des îlots de chaleur, mettre plus d’espaces verts ».
Pour ces jeunes, cette marche c’était aussi l’occasion de se réunir et de partager le plaisir de défiler ensemble et dans la bonne humeur…tous masqués, dans le respect des mesures sanitaires et respectueux de l’environnement jusqu’au bout ! Lola, 19 ans : « Ce qui est bien c’est souvent quand il y a des manifestations les gens se plaignent qu’il y ait beaucoup de déchets après, ici partout autour de moi on avait les sacs on ramassait partout les déchets, j’ai trouvé ça génial ! ».