J’aimerais vous parler ce mois-ci d’un livre, le défi écologiste, écrit par Michel Jurdant. Le bouquin en question explique très bien la place que l’humain a à prendre dans son espace de vie.
Jurdant souligne qu’il y a quatre croissances contre-productives: la croissance de l’exploitation de nos richesses naturelles, celle de la dégradation de la vie humaine, des inégalités entre les humains et la croissance du pouvoir bureaucratique. Si nous analysons ces quatre contre productions, nous voyons que l’environnement, ce ne sont pas seulement notre quartier et nos rues où gisent les mégots de cigarettes, mais aussi toute une panoplie d’interactions de la vie.
Regardons de plus près
La croissance de l’exploitation de nos richesses naturelles peut être reliée à l’économie. Exploiter, le mot le dit bien, définit le genre de relation que nous avons avec la nature. Souvent l’exploitation ira au-delà des besoins réels des consommateurs parce que ceux-ci sont convaincus ou l’ont été par la pub omniprésente qu’ils ont besoin de tel ou tel bidule pour atteindre le bonheur. Exploiter veut aussi dire faire fi de la capacité de la terre à fournir l’énergie nécessaire au renouvellement de nos besoins essentiels.
La deuxième croissance contreproductive, la dégradation de la vie humaine. L’augmentation de l’itinérance est un bel exemple de cette dégradation. Si certains le sont par choix, la très grande majorité le sont par obligation. Leur vie s’est dégradée au point d’en perdre l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes.
La troisième croissance, les inégalités entre les humains, est un peu le produit des politiques des partis politiques qui se sont succédé au pouvoir depuis les années 1980. Jusqu’où va-t-on tolérer la disparité croissante entre les riches et les pauvres? Va-t-on attendre d’avoir un riche et le reste des pauvres? L’environnement et la politique sont intimement liés.
Voyons maintenant la quatrième croissance, celle du pouvoir bureaucratique. Combien de fois avez-vous entendu que l’on allait former un comité afin de résoudre tel ou tel problème? La bureaucratie semble s’auto nourrir afin de maintenir dans un mouvement perpétuel tout ce qui pourtant ne tourne pas rond. Étude par ici, comité par là, enquête par ici, rapports par là, et la vie continue sans changement souhaité.
L’essentiel dans tout ça?
Dans chaque croissance nous avons un oubli majeur, l’humain. Pour Michel Jurdant, l’humain se doit d’être au centre du développement, c’est par l’humain que l’on crée des liens dans la société, non pas par l’économie. C’est par l’humain que l’on développe la vie sociale et non par la croissance économique.
Jurdant nous suggère quatre paramètres afin que l’humain reste au centre du développement: l’autonomie, la démocratie, la diversité et l’équité. Pour lui, si un des quatre paramètres est touché de façon négative, on y perd au change. Si l’humain perd son autonomie et devient dépendant des marchés extérieurs pour se nourrir, il perd au change. Si l’humain n’a plus son mot à dire dans la démocratie, la présence canadienne en Afghanistan par exemple, il y perd au change. Si l’humain perd la diversité de penser, d’acheter, de consommer, il perd encore au change.
Ce que Jurdant nous dit en fait c’est qu’il faut remettre l’humain au centre du développement. Et que l’environnement, c’est tout simplement la vie!