Selon l’ONU, les engagements des États pourraient conduire la planète sur la voie d’un réchauffement de 3°C à 4°C d’ici la fin du siècle. Si ce scénario se confirmait, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) prévient que le monde tel qu’on le connaît deviendrait carrément « méconnaissable », avec un « recul de l’espérance de vie » et « un recul de la qualité de vie » dans plusieurs régions de la planète. « L’état de santé et de bien-être » de la population serait ainsi « substantiellement réduit » et cet état continuerait de se dégrader au cours des décennies suivantes.
Dans le contexte de la crise climatique actuelle et surtout celle qui se dessine pour les décennies futures, plusieurs pays ont adopté des cibles de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 qui sont très ambitieuses tout en mettant en place des stratégies très concrètes pour les atteindre.
Par exemple, en 2021 le gouvernement allemand a décidé que ses émissions de gaz à effets de serre devront baisser de 65 % d’ici 2030, par rapport à l’année de référence 1990, et atteindre la neutralité climatique d’ici 2045 soit cinq ans plus tôt que prévu. Mentionnons que le gouvernement a été bousculé par la Cour constitutionnelle (tribunal) de l’Allemagne qui a jugé que ce gouvernement doit faire plus pour la protection du climat. Ce tribunal a estimé que les engagements de Berlin portaient atteinte aux droits fondamentaux des plus jeunes. Intéressant n’est-ce pas?
Le Canada s’est fixé pour 2030 une cible de réduction de ses émissions bien inférieure à celle de l’Allemagne, soit une diminution de 27 % par rapport à celles de1990 (versus 65 % pour l’Allemagne et 40 % pour la France) et de 40 % si on prend l’année 2005 comme année de référence. Mentionnons également que depuis 30 ans le Canada n’a jamais atteint une des cibles qu’il s’était fixées. Je dirais même qu’il n’a jamais essayé, se limitant à de belles paroles et à des promesses pour obtenir notre vote.
Selon le classement du Climate Change performance Index de 2022, le Canada se situe au 60e rang sur 64 pays pour ce qu’il fait pour contrer le changement climatique. Notons qu’en 2017, le Canada était au 55e rang sur 61.
Cet index classe les pays selon 4 facteurs :
- les émissions de gaz à effet de serre par personne,
- l’utilisation des énergies renouvelables,
- les énergies utilisées
- et enfin les politiques climatiques.
Selon ce classement, le Canada est un cancre; il n’obtient qu’un pointage de 25,6 sur 100 comparativement à 37 pour les États-Unis, 61 pour la France, 73 pour le Royaume Uni de même que la Norvège et la Suède, et 76 le Danemark. Par exemple sur la question de l’utilisation des énergies renouvelables, le Canada n’obtient qu’un pointage de 3 sur 20. La réalité est que le Canada, de 2018 à 2020 a investi 14,5 fois plus d’argent pour soutenir les énergies fossiles (pétrole et gaz) que les énergies renouvelables, déplore Émile Boisseau-Bouvier d’Équiterre.