À Sherbrooke et en Estrie, nous avons la chance de compter sur plusieurs médias, tant privés que publics. Parmi les médias qui informent et nous permettent de partager nos différents projets de société, on retrouve la Société Radio-Canada. Radio-Canada s’avère essentielle au rayonnement communautaire et culturel de nos milieux respectifs.
Or, depuis quelques années, les gouvernements canadiens qui se sont succédé, ont mis de l’avant des politiques d’austérité budgétaire dans plusieurs secteurs socio-économiques, dont ceux de la radio-télédiffusion. Aujourd’hui, la situation est devenue invivable pour Radio-Canada. Elle a déjà des conséquences délétères sur la qualité de l’information, puis de la programmation. Nous avons la vive impression qu’on cherche à fermer peu à peu ce media sans vraiment en débattre. Il nous paraît donc légitime d’exiger un large débat public sur l’avenir et le financement de la Société Radio-Canada.
Radio-Canada : un outil essentiel à l’identité québécoise et canadienne
Pour les Acadiens, les Autochtones, les minorités francophones des provinces canadiennes et les membres de la société québécoise, la SRC/CBC demeure une institution de mémoire. Dans ses archives, elle renferme les rêves et les espoirs de tous les membres de ces peuples du Canada. La SRC constitue non seulement le réceptacle de nos mémoires collectives, mais elle agit comme véhicule de nos cultures. Quand les gouvernements canadiens s’attaquent tour à tour à Radio-Canada en l’étranglant financièrement, il s’attaque au droit fondamental de recevoir une information de qualité dans toutes les régions, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud. Insidieusement, ils attaquent l’épanouissement culturel d’un tous et chacun.
Un point de départ plus qu’un point d’arrivée…
Acadiens, membres de minorités francophones, Amérindiens ou Québécois, nous avons la force de notre langue et de notre culture. Mais nous n’avons plus la force du nombre. Pour survivre et nous épanouir encore et longtemps sur le continent nord-américain — anglophone — nous devons compter sur des institutions culturelles fortes et autonomes.
Loin de nous l’idée de prétendre que tout est parfait à la maison mère de Radio-Canada. Sur plusieurs aspects, le débat reste entier et nous le souhaitons.
De nouvelles coupures et des postes abolis dans toutes les régions
Tout récemment, la direction de la Société Radio-Canada annonçait l’abolition de 657 nouveaux postes au cours des deux prochaines années et, de surcroît, une bonne moitié au réseau français !
Les régions sont particulièrement touchées : les émissions locales d’Espace Musique, par exemple, ont tout simplement été larguées. On maintient les bulletins locaux d’actualités sept jours sur sept, mais certaines émissions seront remplacées par des productions régionales regroupant plusieurs stations.
Prendre la parole et dire haut et fort ce que nous voulons…
Il est temps que la population prenne la parole ; qu’elle se lève pour dire haut et fort que nous souhaitons une radio et une télévision publiques renforcées dans toutes les régions.
Innovation, création, ingéniosité, dialogue, partage, savoir et reconnaissance. Autant de mots-clés à conjuguer. L’idée fait son chemin : nous voulons préserver Radio-Canada des coupes budgétaires et susciter un débat public, à la fois sur sa mission et sa survie.
Ici. Nous aimons Radio-Canada — Estrie est un groupe de mobilisation tranquille et de vigie. Nous entendons bien soutenir cette société contre les assauts répétés dont elle est victime depuis des années. Il est temps de dire NON aux politiciens qui, sans consultation, veulent imposer le silence à Radio-Canada. Il est temps de dire Non à ceux et à celles qui, encore une fois, cherchent par différents moyens à priver la population d’un média essentiel au développement de sa richesse communautaire et culturelle, autant en région que sur l’ensemble des territoires.