Une problématique contemporaine bien réelle de l’univers des médias est la convergence. Selon l’Encyclopédie canadienne[1], cette stratégie repose sur trois éléments. D’abord, la concentration d’entreprises, où une poignée de grandes sociétés possède de plus en plus de médias. Ensuite, la numérisation, laquelle permet d’adapter, grâce au langage informatique universel, le contenu médiatique produit par n’importe quel média. Finalement, la déréglementation, permettant de plus en plus aux conglomérats médiatiques de posséder plusieurs types de médias dans un même marché, et aux sociétés de transmission de contenu de posséder leurs propres entreprises de production de contenu.
Illustrons les mécanismes de cette convergence via Star Académie. Diffusée sur TVA, cette émission de télé-réalité est largement annoncée dans les journaux (Journal de Québec, Journal de Montréal, 24H Montréal), les magazines (7 jours, Échos vedette, Dernière heure, TV Hebdo), les radios (CFCM, CFER, CHLT, CJPM) et le web (Canoë, ZIK. ca). Les albums de ses « académiciens » sont mis en valeur et vendus dans les magasins Archambault, tandis que les SuperClub Vidéotron font la part belle aux DVD des spectacles. Même les bulletins d’information de LCN reprendront ad nauseum les « nouvelles » concernant cette émission et ses artisans. Or, qu’ont en commun l’ensemble des entreprises pré-citées? Elles appartiennent tous au géant médiatique Québécor, présidé par un Pierre Karl Péladeau ayant ainsi un pouvoir considérable sur notre vie culturelle et démocratique. C’est ça, la convergence et la concentration d’entreprises.
L’objectif ultime de cette stratégie de convergence est évidemment de maximiser les profits de l’entreprise. Toutefois, les coûts sociaux sont indéniables. L’emprise sur le marché de quelques sociétés tentaculaires rend difficile l’apparition de nouveaux compétiteurs, limitant ainsi la diversité des sources d’information auxquelles ont accès les citoyens. Par exemple, ici à Sherbrooke, il faut savoir que La Presse, La Tribune et La Nouvelle appartiennent tous à l’empire Power Corporation. De plus, le contenu médiatique étant de plus en plus considéré comme n’importe quel produit, la notion de service publique est reléguée au second plan derrière les intérêts de l’entreprise privée. Un autre point central est la réduction du personnel des salles de rédaction doublée d’une pression supplémentaire sur les journalistes à produire davantage et à voir leurs productions utilisées par différents médias. Cette question est d’ailleurs au coeur du conflit dans le lockout du Journal de Montréal.
Que pouvons-nous faire face à cette surconcentration médiatique? Nous tourner vers des sources d’information alternatives, comme le journal communautaire Entrée Libre, est une partie de la solution. Mais il existe plein d’autres excellentes publications papier ou web à découvrir. En voici un petit échantillon. Bonne exploration!
Journal communautaire Entrée Libre
Produit en collectif selon une démarche d’éducation populaire autonome, ce journal traite l’information de façon différente de celle des médias traditionnels tout en respectant les règles d’art dans la réalisation d’un média d’information écrit. Accessible aux gens du quartier centre-sud-ouest de Sherbrooke, il est distribué gratuitement dans différents points de dépôt à Sherbrooke.
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[1] http://www.thecanadianencyclopedia.com