Journée internationale du refus de la misère

Date : 30 octobre 2019
| Chroniqueur.es : Sylvain Janvier
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Texte lu lors de la conférence de presse du 17 octobre 2019 organisée par le Comité régional estrien pour un Québec sans pauvreté.

Le Mouvement des Chômeurs et Chômeuses de l’Estrie (MCCE) a toujours appuyés les revendications portées par des organisations communautaires en lutte pour une plus grande justice sociale et économique. Aujourd’hui, en cette journée internationale du refus de la misère, nous joignons notre voix pour dénoncer le manque de volonté politique, tant au niveau fédéral que provincial en ce qui a trait à de véritables politiques de création d’emplois pour contrer l’appauvrissement.

Il faut parler des personnes courageuses. Celles qui ont obtenu gain de cause. Beaucoup ont attendu des semaines, parfois des mois, sans revenu ou presque vivant sur leur dernière paye ou de l’aide sociale, tout en faisant confiance au MCCE. Il est désolant aussi de constater que des personnes n’ayant pas retrouvé un emploi stable se retrouvent souvent sur l’aide sociale à court, moyen ou long terme. Il y a celles qui sombrent dans le découragement, créant ainsi des brisures sociales comme, par exemple, des séparations de couple. Pensons à celles vivant une solitude perpétuelle les conduisant vers l’itinérance. D’autres se retrouvent carrément à la rue. Qui répare les pots cassés? Les organismes communautaires.

Depuis près de quarante ans, nous démontrons, aux gouvernements qui se succèdent, l’ensemble des problèmes que vivent les victimes du chômage. En regroupant nos forces au sein du Mouvement Autonome et Solidaire des Sans-Emploi (MASSE), nous avons obtenu certaines améliorations au régime de l’assurance-chômage mais la lutte n’est pas terminée. Il faut une réforme en profondeur afin d’adapter cette protection sociale au marché du travail d’aujourd’hui.

En réalité, ce n’est pas avec un régime désuet d’assurance-chômage qui ne protège qu’environ 40% des victimes du chômage que le Canada peut prétendre s’attaquer à la misère. Il dirige volontairement 60% des sans-emplois vers la précarité et la pauvreté.

Une solution serait d’établir un critère unique d’admissibilité à 350 heures ou 13 semaines de travail. Cela permettrait aux actuel·es exclu·es du régime, particulièrement aux femmes, aux jeunes et aux nouveaux arrivants, d’avoir accès à ce pilier de notre filet de sécurité sociale.

Ensuite, il faudrait augmenter le taux des prestations à 70% (actuellement 55%) des 12 meilleures semaines de travail. La durée des prestations doit être majorée à un minimum de 35 semaines (actuellement 14 semaines).

Le Canada se doit de remettre en place une protection universelle contre le chômage qui ne créé pas d’exclu·e·s.

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