« Féministes de toutes nos forces », c’est le thème de cette année pour la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2020. Ce thème évoque la solidarité et l’indignation, ces deux forces qui nous mobilisent collectivement à lutter pour les droits des femmes et pour l’égalité entre les femmes et les hommes, ainsi qu’entre les femmes elles-mêmes
Par le choix du slogan de cette année, on peut penser à l’actualité récente concernant nos luttes. On peut penser au mouvement #metoo qui a permis et qui permet encore aujourd’hui que de plus en plus de filles et de femmes dénoncent les agressions sexuelles qu’elles ont subies, mais également de créer un mouvement de masse de dénonciation de tout type de violences faites aux filles et aux femmes. On peut penser aussi aux féminicides partout dans le monde, mais ici-même au Québec. Depuis octobre 2019, une femme est assassinée par son conjoint ou son ex-conjoint chaque mois au Québec. Au Canada, une femme est assassinée aux 2,5 jours. On peut penser aussi à toutes les disparitions et assassinats de milliers de femmes autochtones ou encore au débat entourant notre droit à l’avortement, constamment remis en question par, soit dit en passant, une majorité d’hommes qui considèrent avoir un droit de décision et de parole sur nos corps. Nos corps ne sont pas des territoires à conquérir!
Bref, on a pu constater récemment un soulèvement de plus en plus important de la population face à toutes les injustices que vivent les femmes et les filles quotidiennement. Toutes ces manifestations démontrent que les inégalités entre les femmes et les hommes sont encore présentes en 2020 et que, collectivement, nous devons agir pour y mettre fin. Ces inégalités sont seulement possibles dans une société patriarcale. Donc, le slogan de cette année, c’est un cri du coeur des féministes face à l’inaction du gouvernement. On demande des actions concrètes pour que ça change.
On veut une éducation transmise aux enfants et aux adolescent·e·s basée sur le respect de soi et des autres, sur le consentement, sur la sexualité positive, sur l’expression positive de leurs émotions et, surtout, sur la non-violence. On veut un système judiciaire qui protège et respecte les victimes. On veut un système judiciaire qui reconnaît les violences faites aux femmes, et qui travaille à remettre la culpabilité sur l’agresseur et non sur la victime. On veut une société inclusive qui met de l’avant les différences et la diversité. On veut une société d’égalité entre les hommes et les femmes ainsi qu’entre les femmes elles-mêmes, libre de stéréotypes de genres, une société où chaque personne peut s’épanouir en toute liberté selon ses propres choix et intérêts. On veut une société où chaque personne se sente libre de faire le métier qu’ielle désire, avec une équité salariale, bien sûr.
La Journée internationale des droits des femmes, c’est un moment pour se réunir et célébrer tout le chemin que les femmes ont parcouru. Il y a beaucoup de chemin à faire pour se rendre à cette société idéale, mais on a l’indignation et la solidarité en étant féministes de toutes nos forces!
Droits d’autrice : Le Collectif 8 mars. Molotov communications. Illustration : Guadalupe Pérez Pita.