SHERBROOKE, LE 27 JANVIER 2022 – À quelques jours de la 32e Semaine nationale de prévention du suicide, qui se déroulera du 30 janvier au 5 février, JEVI annonce que l’ensemble de ses interventions en prévention du suicide se dérouleront maintenant en face à face, confirmant du même coup que l’organisme ne relancera pas son service d’intervention téléphonique.
Le président du conseil d’administration de JEVI, M. Yan Perreault, mentionne : « Les interventions téléphoniques sont assurées par le CIUSSS de l’Estrie – CHUS depuis quelques mois déjà. Nous profitons de cette situation pour bonifier l’offre de soutien à la population en redéployant nos services selon les meilleures pratiques en prévention du suicide, surtout dans un contexte de pandémie. Nous miserons dorénavant davantage sur les interventions en personne, en face à face; une façon de faire qui a fait ses preuves. »
Nos partenariats, déjà établis, permettront d’intervenir globalement avec une personne ayant des idées suicidaires en évitant un dédoublement de services sur le territoire. Nous serons ainsi plus efficaces, tout en offrant un meilleur service dans un esprit de complémentarité avec nos partenaires. C’est en réalité un ajout de services pour notre population. »
La clientèle en situation de crise peut continuer de joindre par téléphone un intervenant en tout temps via la ligne provinciale en prévention du suicide (1 866 APPELLE). Il est également possible de clavarder et de texter avec des intervenants spécialisés en prévention du suicide via le site Internet suicide.ca
Les interventions face à face : une bonne pratique confirmée
Mme Tania Boilar, directrice générale, souligne : « Les meilleures pratiques en prévention du suicide démontrent que les interventions face à face sont plus porteuses que les interventions téléphoniques ponctuelles. Les intervenants peuvent travailler plus en profondeur avec les clients, sur les multiples causes de leur détresse, et les acquis demeurent beaucoup plus longtemps. Pour JEVI, dans le contexte actuel, les interventions téléphoniques n’étaient plus la meilleure stratégie pour aider les personnes ayant des idées suicidaires. Les interventions se dérouleront à nos bureaux ou chez la clientèle selon la situation et le besoin, le tout dans le respect des règles sanitaires actuelles bien évidemment. Nous continuons de remplir notre mission à 100 % et nous continuons d’être en cohérence avec nos valeurs. »
Mme Boilar poursuit : « Même dans les situations d’urgence immédiate les interventions en face à face sont à privilégier. L’intervention en face à face est le service le plus demandé par notre clientèle. Toutefois, ce type d’intervention était en diminution depuis cinq ans, puisque notre offre de services était orientée vers l’intervention téléphonique. »
À partir de demain, 28 janvier 2022, la population pourra appeler la ligne locale de JEVI (819 564-1354) pour demander des interventions face à face. Un intervenant s’occupera à temps plein de faire les suivis des demandes d’interventions en face à face afin que ces rencontres se tiennent le plus rapidement possible. Quelque sept intervenants seront affectés aux interventions en face à face avec la clientèle. Les clients pourront encore rejoindre directement leur intervenant attitré par la ligne téléphonique locale.
Maintien d’un service d’urgence
Les situations d’urgence qui nécessitent une mobilisation immédiate seront encore prises en charge par JEVI et ses partenaires. En tout temps, un intervenant de JEVI pourra être rejoint par les différents partenaires – via la ligne téléphonique partenaire – afin que JEVI effectue une intervention de crise sur le terrain. Ces interventions, réalisées notamment avec la collaboration des divers corps policiers, peuvent être à la fois pour prévenir un geste suicidaire ou venir en aide aux personnes présentes sur les lieux d’un suicide.
Suicide et pandémie
Selon les plus récentes données de l’INSPQ et du Bureau du coroner du Québec, les taux de suicide sont en léger recul. Les intervenants de JEVI mentionnent également que la pandémie ne semble pas nécessairement faire augmenter les demandes d’aide. Le niveau de détresse est toutefois plus complexe qu’avant la pandémie. « Évidemment, la pandémie est un facteur qui peut contribuer à la détresse, sans nécessairement en être la cause première. Néanmoins, peu importe le contexte et les causes de la détresse, la prévention du suicide doit demeurer une priorité dans notre société. À ce chapitre, nous sommes convaincus que notre réorganisation de services est encore plus pertinente dans le contexte actuel où les gens ont besoin de parler à une personne en chair et en os. Les interventions en face à face sont une des clés pour une meilleure prévention des suicides dans notre région. », termine Mme Boilar.