Vive la différence!
La critique cinéma sans divulgacher.
Date de sortie : 9 août 2019
Réalisée par Anne Émond
Avec Alexane Jamieson, Léanne Désilets, Robin Aubert, Antoine Desrochers, Christophe Levac, Gabriel Beaudet.
Genre : comédie dramatique
Distributeur : Maison 4:3
Quel plaisir de retrouver dans les salles obscures de La Maison du Cinéma, une œuvre de la talentueuse scénariste et réalisatrice québécoise Anne Émond. Elle nous revient avec un quatrième long-métrage dont le thème de l’adolescence porte un visage : celui de Juliette. Porté par la remarquable Alexane Jamieson, Juliette est une jeune fille « enrobée » qui vit le tumulte de ses deux dernières semaines et 59 minutes de secondaire.
Souvent vu comme une triste étape de l’adolescence où parfois l’acceptation de soi-même, de la différence, de nos amours sont d’éternelles questionnements qui se traduisent parfois par de grandes réponses décevantes. A l’inverse de l’héroïne d’Ulrich Seidl dans son film Espoir (qui clôt son triptyque Paradis), notre Juliette n’est en aucun cas dans la survie d’un physique qui ne le convient pas mais elle nage merveilleusement à contre-courant des moqueries, des regards qui jugent ou autres insultes grâce à un caractère corrosif et une répartie qui vous tirera sans douter des rires et des sourires. Pourtant Juliette est rattrapée par les abîmes d’un monde scolaire qui n’aura de cesse de lui jeter sa différence au visage.
Alexane Jamieson est accompagnée, dans cette comédie acidulée, de la touchante amie interprétée par Léanne Désilets, du père attendrissant et à l’écoute joué par Robin Aubert. Acteur que l’on avait pu voir dans le surprenant film Une Colonie de Geneviève Dulude-de-Celles. L’illusoire amour est interprété par Antoine Desrochers, ami du frère de Juliette (Christophe Levac). Sans oublier le jeune Gabriel Beaudet qui va vous laisser un souvenir impérissable.
Que serait un bon film sans une bonne bande sonore funk et pop, Anne Émond s’est bien entourée avec Vincent Roberge (Les Louanges). Le pop est également l’adage de ce film que ce soit dans le montage signé par Alexandre Leblanc ou la direction photo d’Olivier Gossot (Fauve de Jérémy Comte, Life’s a bitch de François Jaros)
Je vous invite à aller voir le rafraîchissement du cinéma québécois avec Jeune Juliette.