Nous sommes extrêmement inquiètes du déferlement de haine, de propos antiféministes et transphobes visant Mme Gabrielle Bouchard sur les réseaux sociaux et dans l’espace public. Cette cyberviolence, vécue par plusieurs femmes et féministes, démontre l’ampleur du travail qu’il reste à faire pour contrer les violences envers les femmes. À l’aube de vigiles organisées à Sherbrooke, Chicoutimi, Gatineau et Québec pour sensibiliser aux féminicides, il nous semble plus urgent de parler de cet important enjeu social. Depuis octobre, au Québec, une femme a été assassinée chaque mois par son conjoint ou son ex-conjoint.
Le meurtre de femmes et de filles est la forme la plus extrême de violence sur un continuum de violences et de discriminations à leur égard. Bien qu’il y ait eu des baisses dans le nombre de féminicides pour certains groupes de femmes, il n’y a pas eu la transformation nécessaire pour réduire de façon significative le nombre de féminicides au Canada. De plus, les femmes vivant à la croisée des oppressions n’ont pas bénéficié de ces avancées et continuent d’être marginalisées dans leur vécu.
Selon les données de l’Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilisation, « près de la moitié des cas résolus d’homicide impliquant une femme comme victime au pays étaient commis par un époux ou partenaire intime en 2015. Contrairement aux femmes victimes, un pourcentage beaucoup plus petit d’incidents impliquant un homme victime était commis par un membre de la famille (14%), un parent (5%), ou un·e épou·x·se ou autre partenaire intime (4%). Ainsi, les motivations et les circonstances dans lesquelles les femmes et les hommes sont assassiné·e·s diffèrent significativement, soulignant la pertinence du terme féminicide ».
Les 37 groupes membres de ConcertAction Femmes Estrie contribuent à bâtir un projet de société égalitaire et sécuritaire pour les personnes de tous les genres. Il est urgent d’ouvrir un dialogue social à propos des violences envers les femmes. Il est possible de travailler de concert avec les groupes qui ont l’expertise pour l’élimination de celles-ci en instaurant des mesures concrètes et structurelles dès maintenant.
ConcertAction femmes Estrie (CAFE) est un réseau féministe régional mis en place pour répondre à des besoins de liaison, de concertation et de solidarité. Son principal mandat est de rassembler divers groupes locaux et régionaux spécifiquement engagés pour l’amélioration et la qualité des conditions de vie des femmes. CAFE travaille principalement à l’atteinte de l’égalité entre genres, ainsi qu’entre les femmes elles-mêmes. Avec ses groupes membres, CAFE intervient dans une pluralité de domaines tels la santé, l’éducation, la lutte contre la pauvreté et la violence, le développement social et l’accès des femmes aux instances décisionnelles.