Le 28 août dernier devant le consulat brésilien à Montréal, un rassemblement a eu lieu dont la profondeur des propos donne espoir de lutter face aux désastres environnementaux.
Plus de 200 personnes de tous les âges allant des plus jeunes d’Extinction Rebellion Québec aux gens plus âgés de la communauté brésilienne à l’appel du Coletivo Brasil-Montréal ont écouté attentivement les prises de paroles. Elles débutaient avec quatre femmes autochtones; du Guatemala, de la nation Wet’suwet’en en lutte contre un gazoduc, de la nation Anishnabeg et de la nation Ojibwe.
Alessandra Devulsky, du Coletivo animait le rassemblement et elle soulignait que les feux en Amazonie c’est «le capitalisme» et ça fait partie d’un Brésil colonial, sexiste, raciste, homophobe et violent. Elle a aussi souligné que des investisseurs étrangers au Brésil profitent de la déforestation. La Caisse de dépôt et placement (CPDQ) en fait partie. «Je me demande si les Québécois savent que l’argent de leurs fonds de pension contribue à l’accaparement de terres au Brésil».
Cela soulève l’enjeu de la responsabilité des investissements et de leur haut rendement voulu avec notre argent collectif. Les syndicats ont un rôle à jouer et cela va plus loin que de décarboniser les investissements. L’exemple de l’accaparement des terres agricoles le démontre. Il faudrait plutôt décapitaliser les investissements pour faciliter une épargne pour nos besoins et en respect des écosystèmes. Mais pour ce faire, il faudrait changer de système.
Pour des cercles de protection des écosystèmes forestiers
Shannon Chief du clan des loups de la nation Anishnabeg prenait parole ce 28 août. La communauté où elle vit, dans le territoire non cédé situé dans le Parc de La Vérendrye, lutte en ce moment même en appliquant concrètement un moratoire sur la chasse sportive à l’orignal. Ce n’est pas de la chasse sportive pour ces communautés, c’est leur garde-manger. Cela fait écho aux propos de Mme Devulsky qui parlait de la nécessité de faire des cercles de protection autour des forêts amazoniennes comme ici dans les luttes pour préserver les écosystèmes.
La réponse du ministre caquiste Pierre Dufour face au moratoire est lamentable. «Toute décision qui devra être prise devra l’être en se basant sur des faits vérifiés et vérifiables». Lucien Wabanonik, porte-parole de la Nation Anishinabeg sur cet enjeu, répond aux propos colonialistes du ministre:
«On connaît notre territoire, les animaux, leurs habitudes, la biodiversité. On connaît ça. C’est vraiment par l’observation régulière et continue depuis des temps immémoriaux.(…) C’est comme le cheptel des caribous des bois. Ça fait des décennies qu’on dénonçait et eux autres se sont réveillés à minuit moins une. Il a fallu faire une crise et dénoncer des choses pour que le gouvernement puisse se réveiller».
Il y a aussi la grande mobilisation contre le gazoduc de GNL qui résonne dans plusieurs régions et en ce sens des victoires sont possibles. Les mobilisations contre Énergie Est au Québec et celle de la nation Mi’gmaw à Elsipogtog contre la fracturation du gaz de schiste l’ont prouvé. En se mobilisant avec détermination et ténacité on peut faire reculer des projets destructeurs.