Sentons-nous l’urgence du moment, celle de la crise climatique? Avions-nous remarqué des changements à la météo? Avons-nous ressenti les effets des 6 canicules de l’été 2018?
Depuis près de 20 ans, je me demande de quoi l’avenir environnemental sera fait. D’étudiante en sciences de l’environnement à l’UQAM en 2000 à militante pour le mouvement 350.org avec un rassemblement à l’hôtel de ville de Sherbrooke en 2009, la même année, j’ai récidivé avec un projet de marketing social «Libratoi d’ignorer les changements climatiques, Libratoi d’agir maintenant» lors d’une formation en leadership public à l’Université de Sherbrooke.
En participant en novembre dernier à l’hôtel de ville de Sherbrooke à la manifestation «La planète s’invite au Parlement», le constat était flagrant, il n’y a pas à dire, «la température monte, nous sommes responsables, il n’y a plus aucun doute, la situation est grave et nous pouvons agir.»
Mais, un arrière-goût de colère subsiste avec si peu de gain après tout ce temps, soit que c’est moi qui suis trop exigeante ou bien on a vraiment passé à côté!
A-t-on besoin de plus de chiffres pour comprendre l’urgence d’agir, alors en voici:
Selon l’ONU, en 2003, pour la première fois de l’Histoire, le nombre de 25 millions de réfugiés environnementaux surpasse le nombre de réfugiés politiques et de guerre. De plus, 9 catastrophes naturelles sur 10 seront liées au climat.
Déjà en 2008, le budget de déneigement de la ville de Montréal s’est chiffré à environ 5,5M$, soit un million de dollars au-dessus des prévisions dû aux fortes précipitations.
En 2009, Selon l’OCDE, le coût d’investissement requis en 2030 par l’ensemble des pays sera de 10,5 billions de$ afin de faire face aux changements climatiques.
Est-ce utile de rappeler que des mouvements internationaux se bougent depuis un temps?
Voici le mouvement planétaire de l’association 350.org, fondée en 2008, avec l’appui de Bill McKibben, un journaliste, militant écologiste et auteur de l’un des premiers ouvrages sur le réchauffement climatique destiné au grand public. Il a créé un mouvement mondial visant à rétablir sur notre planète, une valeur inférieure à 350, soit le seuil de 350 parties par million (ppm) de CO2 dans l’atmosphère, qui est défini comme taux maximum à ne pas dépasser pour éviter un réchauffement climatique trop important.
En 2014, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a dépassé 400 ppm, une première depuis au moins 2,5 millions d’années.
A-t-on besoin de savoir que cela ne date pas d’hier, alors en voici la preuve:
En l’absence de véritable lutte contre les émissions de GES, depuis 1750, les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone devraient passer d’une hausse de 75% à plus de 300%.
Donc, nous vivons les effets du phénomène irréversible et commencé en 1750, où le climat a commencé à s’adapter en une couche plus épaisse de gaz à effet de serre, donc le phénomène des GES existait bien avant… mais maintenant, ils sont amplifiés et plus fréquents! Avec des changements climatiques accélérés, notre qualité de vie en subit déjà les conséquences, mais plusieurs continuent d’y contribuer en fermant les yeux… et maudissant le ciel!
Avons-nous besoin de nous poser plus de questions? Alors voici des suggestions:
Considérant depuis le temps que l’on parle de changements climatiques, quelles ont été nos modifications de consommation (énergie, transports, produits jetables, etc.). Dans la situation actuelle, est-ce qu’il y a eu un changement radical de certaines habitudes au quotidien? Quel a été notre dernier grand coup d’éclat en faveur de l’environnement? Il semble que nous ayons bel et bien besoin d’un solide coup de pied au derrière pour en éviter un en plein visage! Le climat ne rigole pas, il a un réel impact sur nos vies et lorsque l’on parle de survie de l’humanité, c’est une chose inimaginable, mais clairement qu’on va souffrir avant de voir la fin. Sans parler des espèces qui disparaissent.
C’est gros, on ne se sent pas à la hauteur et c’est normal. Si nous agissons dès maintenant, nous allons diminuer les méfaits. Arriverons-nous à éviter à nos enfants et leur descendance de vivre des situations pénibles liées aux changements climatiques? Il n’est pas possible de l’affirmer.
Avons-nous besoin de remplacer notre attitude attentiste par un mode actif?
On récolte déjà les fruits de notre inaction. L’action individuelle est essentielle, parce qu’au-delà des industries, c’est quand même des millions de personnes qui font des milliers de gestes à l’année, alors pourquoi on se défile ainsi?
J’ai bien ri en entendant Frédéric Lenoir, philosophe et écrivain, comparer notre manière d’attendre que l’État fasse les choses tout comme certains attendent que Dieu vienne les sauver. Si l’on a tendance à dire: «Oui mais là, le gouvernement lui pourrait bien (insérer une action)». Peut-être il y aurait lieu de se demander si nous avons agi à notre échelle? Parce que si l’on se fie à l’État, ou à Dieu, ça se peut qu’on attende longtemps et qu’on soit victime de notre attente.
Aussi bien se prendre en main, à notre échelle de citoyen. En attendant le messie, c’est en tant qu’individu qu’on aura le plus de bénéfice direct (être écolo c’est parfois économe), on agira avec le plus de latitude (de choisir où mettre nos efforts) avec le plus de satisfaction (d’avoir le sentiment de faire notre part et de contribuer à plus grand que nous!).
Disons-le, c’est le legs à nos enfants! C’est l’état dans lequel on souhaite vivre nous-mêmes! Ce n’est même plus une question de choix mais bien de nécessité.
Avons-nous besoin d’encouragement?
Alors voici un message de Dominic Champagne et de son équipe du Pacte pour la Transition:
«Je vous écris pour vous remercier du fond du cœur d’avoir répondu à l’appel! Aujourd’hui, nous sommes plus de 220000! Le défi est immense! Si on veut qu’un véritable changement arrive, la meilleure chance qu’on peut se donner, c’est de se rassembler! Je voudrais saluer les efforts qui se multiplient de toutes parts, notamment ceux de La Planète s’invite au Parlement et les porteurs de la Déclaration d’Urgence Climatique signée par un nombre grandissant de municipalités!»
Dans les prochaines parutions, Entrée Libre se penchera sur le mouvement lepacte.ca pour se demander si l’on peut parler de projet de société? Que pourrait-on répondre aux détracteurs? Comment soutenir le mouvement?