À l’annonce de la mort de Fidel Castro, le 1er Ministre Justin Trudeau a déclaré que «M. Castro a réalisé d’importants progrès dans les domaines de l’éducation et des soins de santé sur son île natale», pour ensuite se rétracter sous la pression des réactions hostiles à cette opinion.
Personne ne nie les témoignages sur les manques et les atteintes aux libertés individuelles dans un pays qui n’autorise l’existence que d’un seul parti politique. Cependant, rappelons à nouveau que Cuba c’est également un taux d’alphabétisation de 99,8%, une espérance de vie de 79 ans et une mortalité infantile inférieure à celle des États-Unis (sources Nations unies). Malgré l’embargo économique des États-Unis imposé depuis 1962, l’ONU classe Cuba au 67e rang mondial (sur 190) de l’indice de développement humain quand Haïti, le pays voisin, est 163e.
Cette réalité de Cuba justifie que l’on salue ce qu’a été Fidel Castro non seulement pour les cubains, mais également pour tous ceux qui au Québec envisagent le monde avec une certaine idée du bien commun, des services publics et de ce qu’un État doit offrir à sa population.
Le refus de M. Trudeau de participer aux obsèques de Fidel Castro manque l’occasion de souligner les réussites du model cubain dont on pourrait s’inspirer. Cette erreur marque bien «l’hypocrisie de celles et ceux qui pleuraient hier le roi Abdallah d’Arabie saoudite sans rien trouver à redire aux décapitations d’opposants et à la torture des prisonniers d’opinion» comme le faisait remarquer le député de Québec solidaire Amir Khadir. À Sherbrooke, la cause de Raif Badawi, condamné en Arabie saoudite à dix ans de prison et mille coups de fouets pour apostasie, nous est pourtant chère.
Cette phrase lue sur les réseaux sociaux résume le sentiment de nombreuses personnes: «Jusqu’à la fin, on aura aimé Fidel. Et on s’en sera excusé. Hasta siempre.»