Les membres du comité estrien de la campagne 5-10-15 considèrent que le gouvernement a fait montre d’un peu plus de souplesse en haussant le salaire minimum de 75 cents, plutôt que les 50 cents prévus. C’est un pas dans la bonne direction, mais il faudra augmenter la cadence si nous voulons atteindre le seuil minimum du 15$ et joindre les rangs de l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique. Pourquoi notre gouvernement tarde-t-il à emboîter le pas ?
Bien sûr, toute augmentation de revenu pour les personnes bas salariées représente une amélioration de leurs conditions de vie et leur permet de souffler un peu mieux. Cependant, pour permettre à une personne qui travaille au salaire minimum à temps plein d’avoir un revenu viable et de sortir de la pauvreté, il faudrait un salaire à 15$.
L’augmentation du salaire minimum doit aussi être analysée du côté des retombées économiques. Chaque dollar supplémentaire dans les poches des travailleuses et des travailleurs, c’est de l’argent qui retourne directement dans l’économie locale, pas dans les paradis fiscaux.
Est-ce que le gouvernement commence à comprendre que les arguments avancés par les associations patronales sont des épouvantails à moineaux ? Il est fort à parier que celles-ci brandiront à nouveau la menace de pertes d’emploi. Pourtant, l’économie et le marché du travail se portent très bien, encore mieux que ce que le gouvernement avait anticipé malgré une hausse de 50 cents l’année dernière.
De plus en plus d’employeurs ont changé leur fusil d’épaule et sont favorables au 15,00$, d’autres ont déjà augmenté les salaires à 15,00$ comme un incitatif à l’emploi, ceci démontre que le mythe du Québec en faillite est erroné. Le gouvernement peut mettre de l’avant des mesures pour les petites et moyennes entreprises pour faciliter la transition.
Le gouvernement prévoit une révision de la Loi sur les normes du travail. Dans ce contexte, nous voulons lui rappeler que le salaire n’est pas le seul déterminant de la précarité économique. Les absences pour maladie ou pour prendre soin d’un proche représentent des pertes de revenu importantes, particulièrement pour les femmes et les personnes faiblement rémunérées. Nous demandons le droit de disposer de 10 jours de congé payé pour ces absences.
Actuellement, rien n’oblige l’employeur à remettre un horaire de travail à l’avance. Les travailleuses et les travailleurs se retrouvent avec un casse-tête d’organisation pour répondre aux besoins des employeurs et se retrouvent avec des revenus irréguliers et imprévisibles. Nous demandons aussi le droit d’obtenir l’horaire de travail 5 jours à l’avance.
La campagne 5-10-15 poursuivra sa lutte en ce sens.
Manon Brunelle, Illusion-Emploi
Line Marcoux, Comité régional estrien pour un Québec sans pauvreté
Denis Beaudin, Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie