BUNGALOW (1/2)

Date : 11 avril 2023
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Une critique sans trop divulgâcher.

Un seul mot.

Heureux, c’est par ce mot que je voudrais commencer mon article. Heureux, avec une émotion qui me conforte dans l’idée que l’on peut au cinéma sans cesse nous sortir de notre zone de confort.

Heureux, dans un visionnement, de se dire qu’un film est une bombe artistique, scénaristique, cinématographique. Une bombe qui s’éclate dans ce cinéma marginal, dans ce cinéma de la contre-culture qui bafoue un monde de l’image lisse.

Un COUP DE COEUR pour ce film qui mélange de genres qui m’a déstabilisé dans le bon sens, de la comédie noire dans un film de genre. Une direction artistique qui explose de couleurs, un cadrage 4/3 étouffant, et comme le dit si bien Lawrence Côté-Collins, une ambiance carcérale dans ce choix de cadrage. L’idée de l’univers carcéral rejaillit dans ce que la société impose, depuis longtemps, dans une expansion du « m’as-tu-vu? » dans notre aliénation de croire en la « nécessité » d’avoir une maison et d’avoir un bébé. Il y a cette impression de se retrouver à tous être les Truman show (de Peter Weir), sans pour autant marquer nos identités, de nos vies et ne plus se rendre compte que nous sommes notre propre téléréalité. D’ailleurs, la réalisatrice joue cette composition avec de nombreux passages du film filmés de cette manière.

Synopsis : Jonathan et Sarah ont rêvé de posséder leur chez-soi, avec l’achat de ce bungalow. Pourtant le rêve tourne vite au cauchemar avec l’étendue des rénovations et de l’argent qui commence à atteindre la limite. Leur existence prend un revirement qui va sans doute mettre en péril leur couple, surtout lorsque les mensonges surgissent.

« C’est toi qui vois dans quel genre de maison tu veux vivre. »

Une phrase tranchante, comme beaucoup d’autres dans cette comédie noire, nous rappelle notre culpabilité à sans cesse nous gargariser de l’image que l’on doit rejeter sur les autres. Notre apparat, notre masculinité ou notre féminité, notre maison, notre voiture qui nous pousse à uniquement nous regarder par rapport à l’autre. À rechercher la pitié des autres, car on ne peut se sauver que par elleux. Autant d’éléments que la cinéaste aborde dans son film corrosif avec des personnages qui nous ressemblent, des personnages que j’aime dire des bas-fonds et dont je fais partie.

La réalisatrice s’expose et explose tout dans son deuxième long-métrage, avec une composition sur l’être humain digne des films de Hal Ashby (Harold et MaudeBeing there, etc.) Des films qui ont mis à mal, les conventions sociales, portées avec brio par Sonia Cordeau, Guillaume Cyr, Ève Landry ou Geneviève Schmidt, Bungalow fait partie de cette trempe de films qui pousse à cette nécessité de méditer nos modes de vies.

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