Nous sommes profondément attristées qu’un autre féminicide ait eu lieu la semaine dernière à Saint-Donat, portant à 17 le nombre de femmes et de filles assassinées à cause de la violence conjugale cette année au Québec.
En ce 4 octobre, Journée nationale de commémoration des femmes autochtones disparues et assassinées, nous tenons à souligner ce que le rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ne cesse de répéter : « c’est un génocide qui vise tous les peuples autochtones, mais cible particulièrement les femmes, les filles, et les personnes 2SLGBTQIA+ autochtones ». Nous tenons également à souligner que la coroner Géhane Kamel, dans son rapport à la suite du décès de Joyce Echaquan, recommande que le gouvernement reconnaisse l’existence du racisme systémique au Québec, ce qu’il a toujours refusé de faire jusqu’ici. Ces violences sont le reflet de notre société patriarcale, colonialiste et capitaliste. Il est temps de reconnaître collectivement que la disparition et l’assassinat de milliers de femmes autochtones est le plus grand féminicide de l’Histoire canadienne et que celui-ci continue sa progression en silence.
Un féminicide est la forme la plus extrême de violence sur un continuum de violences et de discriminations envers les femmes et les filles. De plus, certaines caractéristiques augmentent le risque d’être victime d’une forme ou l’autre de violence, comme le fait d’appartenir à la communauté LGBTQ+, à une communauté culturelle, d’avoir une incapacité ou d’être autochtone. Nous avons besoin d’ouvrir un dialogue social à propos des violences à notre égard. Pour nous, la lutte contre les violences envers les femmes doit passer par un ensemble d’actions qui garantissent l’accès à la santé, à l’éducation, à un logement sécuritaire et à la participation citoyenne de toutes les femmes, sans discrimination.
La sécurité des femmes et des filles est un enjeu transversal nommé par plusieurs groupes féministes de toutes les régions du Québec, avec le logement et le transport. En ce début de campagne électorale, nous demandons aux municipalités de faire plus dans la lutte aux violences envers les femmes. Elles en ont le devoir et surtout, le pouvoir. Adressons cet enjeu avec les principales concernées ! Assez des féminicides !
ConcertAction Femmes Estrie (CAFE) est la table régionale de défense collective des droits des femmes, un réseau créé pour répondre à des besoins de liaison, de concertation et de solidarité. Avec ses 31 groupes membres, CAFE intervient dans une pluralité de domaines tels la santé, l’éducation, la lutte contre la pauvreté et la violence, le développement social et l’accès aux instances décisionnelles.