Une critique sans (trop) divulgâcher.
La peur de plaire ou de déplaire est une chose qui nous hante, nous meurtrit consciemment ou inconsciemment tout au long de notre vie, car la peur de ne plus vivre dans le regard de l’autre nous pend au nez. Elle est encore plus présente pour un artiste dont la vie se centre sur le regard non plus de l’unique, mais du nombre. Celle de ces notes seules qui s’accordent pour constituer un ensemble, celle de ces regards qui composent nos symphonies de cœur, on entrelace la musique et Coda.
La vie sans musique serait une erreur, disait Nietzsche, au moment où je tape ces mots, je rejoins le philosophe en allant un peu plus loin, la vie sans musique et dans la solitude serait un déchirement. C’est un peu de cela que vit le virtuose Henri Field, un pianiste de concert qui vit ce trac et qui plonge dans les blessures de son passé (je n’en dirai pas plus sur son background que je vous invite à découvrir). De sa rencontre avec Helen Morrison, une critique musicale, sa destinée risque de connaître soit des hauts soit des bas.
Claude Lalonde, à la réalisation et Louis Godbout, nous amène dans un récit que l’on pourrait suivre inlassablement tant on s’y plait, un récit à la belle tendresse, porté avec justesse, sans demi-mesure par Patrick Stewart, Katie Holmes et Giancarlo Esposito.
On plonge inexorablement, avec plaisir, dans une œuvre intimiste marquée par la solitude de l’artiste en proie avec ce qu’il ne peut exorciser dans son quotidien. On succombe à la dramaturgie d’un artiste pris dans le cycle infernal et silencieux de ses tourments. On s’émeut de ces joutes musicales, qui nous font passer de Vltava (Moldau), de Carmen « Habanera », Concerto en D mineur.
De ces notes musicales qui se déposeront sur vos yeux, ensorcelez également vos oreilles dès demain à La Maison du Cinéma