« I have a dream ! » (Martin Luther King)
« Urgence climatique» ! Comment parler « de la réalité, toute la réalité, rien que la réalité» sans risquer d’être accusé d’alarmiste?
Pourtant, l’heure juste et la lucidité sur la réalité n’est-elle pas la condition première pour se donner du pouvoir sur celle-ci et procéder à des choix appropriés ?
Portrait d’une partie des extrêmes climatiques de l’année 2021 dont je vous dispenserai des conséquences en pertes de vie, en traumatismes et en dommages matériels évalués à plusieurs dizaines de milliards de dollars ou d’euros.
Record de température au Canada dans le village de Lytton, au nord de Vancouver. Disparition presque complète du village sous les feux de forêt.
Pluies diluviennes, inondations et glissements de terrains en Colombie Britannique et en Europe. Inondations historiques dans la province du Henan en Chine.
Fonte plus rapide que prévu des glaciers des Alpes et de l’Arctique et relèvement du niveau de la mer.
Plus de 3 millions d’hectares de forêts parties en fumée dans des incendies meurtriers en Grèce, en Algérie, en Turquie, en Amérique du Nord, en Sibérie, une des régions les plus froides du globe.
Famine à Madagascar. Première famine, selon l’ONU, due au réchauffement climatique.
Sècheresse extrême aux États-Unis et immenses feux sur la côte ouest. Sols craquelés, rivières asséchées. Dans le même pays, pire série de tornades qui ont impacté 5 États avec effets destructeurs importants.
Véritable bombe à retardement, le dégel du pergélisol dans le grand Nord qui libèrera d’immenses quantités de méthane emprisonné dans les sols gelés depuis des millénaires et qui s’avère un gaz plus de 20 fois à effet de serre que le CO2.
« Jamais, depuis les 26 ans qu’Environnement et Changement climatique Canada publie le palmarès des 10 événements météo les plus marquants de l’année, n’y a-t-il eu une année comparable à 2021 avec un tel flux de phénomènes météorologiques extrêmes que les Canadiens ont eu à endurer… On observe d’ailleurs, depuis 26 ans, une tendance à des événements de plus en plus dévastateurs. » Mme Chantal McCartin, spécialiste en sciences physiques à Environnement Canada.
Voilà ! Ce n’est plus la science qui parle ! Ce sont les faits !
Et pourtant, comme Martin Luther King, « I have a dream ! »
Oui, Oui ! Je rêve du pouvoir immense des aînés s’ils unissent leurs efforts pour se lever et prendre la parole.
La vie passe vite et se charge de réviser notre rapport au temps. Ceci nous rend peut-être plus aptes à saisir le message du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, quand il nous dit : « Le temps nous manque. Nous sommes en train de perdre la course du climat ». À noter : il nous reste encore du temps !
Majoritairement, nous sommes affranchis des charges familiales et d’un boulot, pour nous libérer du temps. Du temps pour nous questionner sur la valeur des héritages matériels ou financiers à léguer à nos enfants et petits-enfants par rapport à celle beaucoup plus importante d’une Planète menaçante ou bienveillante !
Du temps pour réfléchir au bilan de nos luttes pour les droits humains et de leur avenir quand le Conseil des droits de l’homme de l’ONU adopte une résolution rappelant aux chefs de gouvernement que la crise climatique représente la menace la plus importante aux droits humains et qu’il y a urgence d’agir.
Du temps pour nous assurer, individuellement, que nos placements ne contiennent pas d’actifs d’énergies fossiles mais qu’ils soient investis dans des fonds éthiques tout aussi rentables sinon plus. Du temps pour réviser notre alimentation et l’orienter vers une réduction drastique des protéines animales et vers des produits locaux. Du temps pour utiliser des modes de transport actifs et collectifs.
J’ai rêvé surtout du pouvoir potentiel des aînés au niveau collectif grâce à deux organisations présentes au niveau national et régional, la Fédération de l’âge d’Or du Québec (FADOQ) et l’Association québécoise de défense des droits des retraité-e-s (AQDR) qui pourraient, au nom de la défense des droits actuels et futurs, exiger des institutions bancaires et de nos gouvernements l’arrêt complet du financement de nouveaux projets pétroliers et gaziers, tel que le demandait l’Agence internationale de l’énergie en mai dernier. L’argent de nos dépôts et de nos impôts ne doit pas servir à saboter davantage nos conditions de vie et celles de nos enfants, petits-enfants et générations futures.
Bref, du temps pour nous impliquer afin que ce rêve devienne réalité !