Un peu plus d’une semaine avant cette parution, lundi le 17 janvier pour être exact, était le blue monday. C’est depuis 2005 que nous soulignons ce «jour le plus déprimant de l’année». En connaissez-vous la genèse? Et que peut-on dire en réalité sur la santé mental dans cette période de l’année?
Était-ce un regroupement d’organisme communautaire en Finlande qui en aurait eu l’idée voyant que cette période, très peu ensoleillée, qui en on eu l’idée? Une chanson du même nom, composée par New Order en 1983, qui traite probablement des dépendances et des relations ratées? Ou bien une agence de voyage qui voulait mousser les ventes de voyages de divers type? Malheureusement, ce n’est pas par humanisme mais bien par capitalisme que, selon l’histoire populaire acceptée, l’agence Sky Travel aurait émis en 2005 une série de publicités caractérisant le 3e lundi de janvier comme étant désormais célèbre Blue Monday. Sky Travel aurait même engagé un psychologue pour développer une formule mathématique combinant la météo, les dettes accumulées durant les fêtes (sur le relevé de carte de crédit que vous venez de recevoir), temps écoulé depuis Noël, temps écoulé depuis nos résolutions du Nouvel An, Manque de motivation et le besoin d’agir. Cette formule devait servir à déterminer LE lundi le plus déprimant. Le psychologue en question, Cliff Arnall, a plus tard admis que tout ceci était de la foutaise et que cette formule avait été développée par l’agence elle-même. En fait, le Dr. Arnall a plus tard déclaré qu’il n’avait «jamais l’intention de rendre la journée négative», mais plutôt «d’inspirer les gens à agir et à prendre des décisions de vie audacieuses».
Il existe un trouble connu sous le nom de trouble affectif saisonnier (TAS), qui est une forme de dépression qui peut se manifester à certaines saisons. Cependant, selon le Dr Burnett, un collègue du Dr. Arnall, la maladie dure plus d’une journée. Les symptômes du TAS peuvent inclure de l’irritabilité, une mauvaise humeur persistante et un sentiment d’inutilité. Selon MediResource Inc. (1996 – 2022) environ 3 % de la population en générale en souffrent.
Puisque ce coup de marketing nous amène maintenant à parler de santé mentale, pourquoi ne pas en profiter pour parler des effets de la pandémie sur la santé mentale ? L’Ordre des psychologues du Québec compile divers articles sur le sujet, telle que des études de prévalence, dont une publiée dans The Lancet en novembre 2021 regroupant «48 études qui s’intéresse à l’impact de la COVID-19 sur la prévalence des troubles dépressifs et des troubles anxieux par rapport aux niveaux prépandémiques. Les auteurs rapportent plusieurs résultats intéressants; ils estiment notamment que la COVID-19 serait à elle-seule, par rapport aux niveaux prépandémiques, responsable globalement d’environ 53,2 millions de nouveaux cas de troubles dépressifs et de 76,2 millions nouveaux cas de troubles anxieux.»
Pourquoi ne pas profiter de ce 3e lundi pour en faire un jour «anti-blue» ? Se rappeler que nous avons gagné presque 20 minutes de soleil depuis le début de l’hiver ! Ou bien en se faisant un point d’honneur de remercier un être cher pour un geste ou une parole ou bien se remercier soi-même d’avoir pris le temps de faire quelque chose qu’on aime. Et si tout vous semble gris, essayer d’en parler avec un proche ou un spécialiste. Le Dr Kousoulis de la Mental Health Foundation au Royaume-Unis, nous invite aussi à faire preuve d’indulgence car il est normal que notre humeur et notre énergie fluctue légèrement au long de l’année. Il rappelle aussi – attention LE SCOOP – que l’activité physique régulière demeure encore, pour la majorité des gens, un excellent moyen de maintenir une bonne santé mentale. Prendre soin de soi pour mieux prendre soin des autres.
Sources:
Caroline Michel, 2022, Au féminin, https://www.aufeminin.com/zen-stress/blue-monday-s4020546.html
Dr Antonis Kousoulis, 2021, https://www.mentalhealth.org.uk/blog/what-does-blue-monday-mean-our-mental-health