Un regard sans trop divulgâcher.
Le film Les Oiseaux ivres va représenter le Canada pour la course aux Oscars, après sa mention spéciale au TIFF. Fort d’un sujet parfois caché sur les travailleurs sud-américains qui viennent en grand nombre aider l’agriculture canadienne lors des saisons printanières et estivales. Un sujet qui mérite d’être mis en lumière, c’est ce que fait à merveille le couple Ivan Grbovic et Sasha Mishara dans ce film visuellement riche qui met en vedette Jorge Guerrero, Claude Legault, Hélène Florent ou encore Normand d’Amour.
Willy s’est enfui d’un cartel mexicain et a perdu l’amour de sa vie qui a fui à Montréal. Se faisant embaucher comme travailleur saisonnier dans une ferme, il n’abandonnera pas sa quête : de retrouver son amour.
Que dire de l’esthétisme pur de ce film, créé d’une main de maître par Sara Mishara, excepté que c’est grandiose ! Toutefois, est-ce que la technique doit surpasser les émotions et le récit que nous conte le réalisateur ? Est-ce que l’image doit se jouer du scénario ? J’ai toujours foi que les deux vont de paire et qu’il manque inexorablement dans Les Oiseaux ivres, un équilibre parfois criant entre ces deux éléments. Le scénario est dénaturé et apparait comme un faire-valoir, c’est dommage.
Un équilibre qui manque parfois dans les rôles de composition où l’on s’attache plus à la condition de certains personnages qu’à d’autres. En quelque sorte et pour révéler ma pensée, l’interêt est porté sur le destin des travailleurs sud-américains.
Malgré ces quelques éléments dérangeants, le film surprend sur sa maîtrise entre une réalité dure et celle que l’on veut montrer. Celle des exploités qui jouissent de cette communion et d’exploitants désunis.
Le long métrage Les Oiseaux ivres va prendre l’affiche à La Maison du Cinéma dès demain.