C’est mon avis qu’il faudrait de toute urgence un tel sommet.
Voici mes raisons :
1) Dès 2020, avant la pandémie, le secrétaire général des Nations-Unies, monsieur Guterres, nous disait – et cela a été relevé par le journaliste du Devoir Alexandre Shields- que cette année-là était une année charnière d’une décade cruciale, en matière de changements climatiques.
Comment ai-je réagi ?
J’ai commencé la « Décade Citoyenne pour la survie ». Étant à la retraite, que je nomme « réorientation » et ayant donc du temps, j’ai décidé de me présenter au resto d’un centre culturel pour y faire une sorte d’animation sociale informelle. J’ai mis une pancarte sur ma table avec quelques livres, espérant un dialogue aboutissant à des projets. Cela fut fait en quelques occasions. J’avais un thème de discussion pour les sept jours de la semaine, par exemple :
- vers 0 (zéro) GES;
- ou vers 0 (zéro) Plastiques;
- ou encore La réforme de la démocratie.
J’avais l’intention de durer 10 ans ainsi ! Mais la pandémie se présenta avec la fermeture de ce restaurant.
2) Le 8 juin dernier, j’entends une visioconférence du biophysicien Marc Brullemans, à Trois-Rivières. Il est co-fondateur de la DUC (déclaration d’urgence climatique). Il a dit une chose à contre-courant, comme vous pouvez le constater, c’est-à-dire que c’est en 2030 plutôt qu’en 2050 que l’objectif de 0 émissions de GES (gaz à effet de serre) doit être atteint. Il cite alors des scientifiques australiens qui pensent également ainsi. Cela m’a beaucoup surpris.
J’ai demandé à l’organisation le document PDF pour m’assurer de visu ce que mes oreilles avaient entendu. Ce qui fut fait. Moi qui me croyais relativement bien informé, j’en suis tombé de ma chaise ! D’ailleurs, la revue de l’Université de Sherbrooke, le Climatoscope envisage encore la date de 2050 comme celle qui devrait accueillir 0 GES.
Le professeur Webster, par courriel, a convenu que nous avons avantage à aller plus rapidement pour atteindre la neutralité carbone.
Ma réaction :
Ce fut de voir le besoin de multiplier les conférences de sensibilisation aux changements climatiques, dans mon milieu d’abord, puis dans le reste du Québec et du monde…
Par milieu, j’entends ; le quartier, l’arrondissement, la ville, la région.
Ensuite, je pensais cibler dans la population les aîné.es et les associations qui les regroupent, puis les gens de 18-65 ans qui travaillent ou étudient et les associations les regroupant, soit les associations étudiantes ou les syndicats.
3) Vers le 18 juin, le Rapport d’OXFAM Les inégalités carbone me tombent sous la main. Je retombe de ma chaise !
En effet, j’y apprends que 10 % des plus riches ont doublé la quantité de GES dans l’atmosphère entre 1990 et 2015. J’y apprends aussi et « là tenez-vous bien » que cette minorité riche (quand même 600 millions de personnes) épuisera à elle-seule le budget carbone restant vers 2033, même si le reste de l’humanité émet alors 0 GES !!!
OXFAM propose quelques mesures que les autres ne proposent guère, comme par exemple taxer les grosses fortunes, taxer les produits de luxe ou énergivores, et se sert d’une pétition pour se plaindre, ce que je trouve à la fois important et, tout à fait insuffisant.
Que fut ma réaction ?
Enclencher une sorte de répétition, une phase 2, de la réaction d’un leadership mondial durant la fin de guerre froide du 20e siècle : un mouvement pour le désarmement nucléaire, mené par exemple par les Médecins pour la prévention de la guerre nucléaire, par les Avocats pour la paix, par les Psychologues pour le potentiel humain ainsi qu’une diplomatie citoyenne afin que les peuples, en se parlant, compensent pour le silence de leurs dirigeant.es qui ne se parlaient pas. Il y a un retard. Je ne connais aujourd’hui que les Climate psychiatry alliance.
4) Le 28 juillet, à l’émission Le Québec Maintenant, animé l’été par Marie-Claude Lavallée, j’entends l’entrevue qu’elle fait avec le cardiologue François Reeves, auteur du livre Planète Cœur que j’ai lu. J’aime souvent reprendre son expression : faire de nos villes, des villes cardioprotectrices. Monsieur Reeves a fait un bon résumé.
« Le premier tueur mondial est la pollution atmosphérique avec environ 9 millions de victimes annuellement. C’est par les résidus des combustibles fossiles que ça se produit. Le dénominateur commun entre la santé environnementale et la cardiologie environnementale (qui en est un sous-produit) et les changements climatiques, ce sont les combustibles fossiles. Et il faut les éradiquer » Voilà littéralement ce qu’il a dit.
Ma réaction ?! :
Il faut un Sommet citoyen pour parler d’éradiquer les combustibles fossiles Les invités seraient, selon moi, au minimum Marc Brullemans, OXFAM et François Reeves.
5) Le 10 août, voilà que le Rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat « re-sonne » l’alarme mais 0 GES en 2030 re-semble absent malgré l’appel à nouveau de monsieur Guterres.
Ma réaction :
Un Sommet citoyen !