Je me suis déjà occupé bénévolement comme des milliers d’autres, à une préparation communautaire pour faire face au bogue de l’an 2000.
Nous nous attendions à une possible, plausible catastrophe, mais finalement il ne s’est rien passé de grave. Deux ans de travail tombé à l’eau !
Mais pourquoi ? Est-ce parce que les dangers avaient été exagérés ou bien est-ce parce que la préparation a été adéquate, suite aux avertissements des lanceurs d’alertes ? Nous ne le saurons jamais et une opinion en vaut une autre.
Nous avions peur du comportement des milliards de puces électroniques installées partout.
Les bris auraient pu provoquer une rupture de livraison de la nourriture et de l’énergie sous ses multiples formes.
Mais je viens de dire quoi là?
Je viens de dire en d’autres mots que nous sommes très fragiles face à l’extrême centralisation de la production de nourriture et d’énergie, de sorte qu’un bris a pour conséquence de fragiliser la vie de millions de gens.
C’est la principale et essentielle découverte de ceux et celles qui se sont préparé.es à ce bogue annoncé.
C’est alors que nous avons entendu dire que notre nourriture nous vient de distances de 1500 km en moyenne. Que des situations absurdes arrivent, comme par exemple, un pays exporte autant de tomates qu’il en importe et en plus deux camions de tomates se tamponnent !
Plus grave, à cause d’une stratégie commerciale pour sauver des frais, la livraison juste à temps, copiée des étatsuniens : just in time delivery, nous n’avons en moyenne dans nos magasins d’alimentation que 21 repas d’avance. Une grève des camionneurs provoque des catastrophes, on l’a vue dans cette pandémie.
À cause aussi de la loi de l’offre et de la demande, loi qu’il est bon de critiquer parfois, car en son nom, on jette de la nourriture pour maintenir les prix élevés ou bien on subventionne pour ne pas produire.
De sorte qu’il n’y a que 36 jours de réserves de nourriture dans le monde quoiqu’il y ait assez de nourriture pour nourrir tout le monde si on était mieux organisé.es.
Aujourd’hui, à l’occasion de la crise climatique, à laquelle s’ajoute la raréfaction des ressources, la crise de la biodiversité et la crise sanitaire permanente, il est considéré comme normal de viser la souveraineté alimentaire et énergétique.
Ce n’est absolument pas surprenant pour quelqu’un comme moi qui a rencontré ces limitations à l’occasion de la préparation au bogue de l’an 2000.
Nous avons encore une fois le même genre de préparation à faire d’ici 2050, se donner planétairement une belle qualité de vie pour tout le monde sans combustibles fossiles car le budget carbone est quasi pété.
Références :
- Figueres, Christiana, Inventons notre avenir ! Albin Michel 2020.
- Perron, Sylvain, Gingras Jean-François, (préface de Jérôme Dupras, bassiste de Cowboy Fringants,) Choisir l’environnement Guider les actions de nos institutions, Somme toute, 2021.