EN 1604, IL Y A MAINTENANT 416 ANS, LA MUSIQUE DES COLONS FRANÇAIS DÉBARQUAIT POUR LA PREMIÈRE FOIS SUR LE CONTINENT NORD-AMÉRICAIN. ACCOMPAGNÉE DE PEU D’INSTRUMENTS ET REPOSANT SURTOUT SUR LA VOIX, CETTE MUSIQUE SE TENAIT DANS LES JUPONS DE L’ÉGLISE ET ÉTAIT SOUVENT UTILISÉE POUR CONVERTIR LES PEUPLES AUTOCHTONES
Une technique qui a vraisemblablement fonctionné. Mais la présence des Premières Nations s’est insérée dans l’histoire de la musique au Québec. Les chants des premiers peuples se sont métissés avec la musique du clergé. Cette musique populaire continuera d’évoluer après la fin de la Nouvelle-France, ainsi qu’avec l’arrivée des irlandais et écossais, pour devenir ce qu’on appelle aujourd’hui le « trad québécois ».
Plus tard, c’est au tour de nos voisins du sud et des groupes européens d’influencer la chanson québécoise avec l’arrivée d’instruments comme la guitare, la basse, et la batterie. On voit alors au fil des années 1960, des groupes et des artistes se former pour jouer de nouveaux styles.
Expérimenter, découvrir, innover
Le clavier électrique, puis le synthétiseur, à défaut du piano droit, devient de plus en plus pratique et populaire auprès des musiciens, comme les légendaires band Harmonium ou Maneige, entre autres. L’arrivée du synthétiseur a un impact majeur sur le monde de la musique, non seulement au Québec mais dans le monde entier. Il annonce le début d’une nouvelle ère. Une ère où la musique n’a plus de limites.
Après plusieurs décennies, où en sommes-nous en musique au Québec?
On pourrait penser, vue la proportion de musique francophone par rapport à celle des USA dans nos radios, que notre musique se résume à de la pop aux textes peu profonds et aux rimes prévisibles… Eh bien !! Détrompez-vous, car nous avons une diversité et une qualité d’artistes étonnante. Le synthétiseur s’est très bien incrusté au paysage musical québécois, je dirais même qu’il est au goût du jour depuis quelques années. C’est pourquoi je vous propose aujourd’hui, quelques artistes qui le mettent bien en valeur.
Tout d’abord, l’album « les maladies d’amour » de Jimmy Hunt. Sorti en 2013, ce long jeu tout à fait exquis, est selon moi un des albums les mieux arrangés de la dernière décennie au Québec. On y retrouve une esthétique propre à Jimmy Hunt, des synths colorés, des rifs accrocheurs à la guitares électriques, et un timbre de voix des plus agréables. Jimmy nous livre dans cette oeuvre, une pop rock aux sonorités électros, avec des paroles sans trop de « fla fla » qui nous font flotter et nous donnent le goût d’en entendre plus.
Ensuite, l’album qui m’a le plus impressionné en 2018, « Premier juin » de Lydia Képinski. On ne peut parler de Lydia Képinski sans faire mention de ses textes, car ils sont d’une justesse et d’une poignante puissance qui me donnent des frissons rien que d’y penser. Ses paroles n’auraient sans doute pas le même impact si elles n’étaient pas aussi bien accompagnées par les mélodies qui viennent avec. La musique électro rock, aux touches rétro, de Lydia est tout simplement grandiose et mérite une écoute attentive car elle est tout en subtilité et sa voix chétive ainsi que sa diction ajoute énormément à l’intention des paroles.
J’aimerais finir avec un groupe que j’affectionne tout particulièrement, qui fait partie comme plusieurs de la scène « underground » du Québec, j’ai nommé… Renard Blanc. Il n’y a pas de doute, ce groupe est tout simplement unique et j’ai envie de vous proposer une écoute intégrale de leurs EP et albums, car leurs progressions est époustouflante. Le groupe décrit leur style comme étant du rock en spirale, moi je ne saurais donner un nom précis pour décrire ce qu’ils font. La musique de renard blanc est parfois planante, parfois violente, parfois même psychédélique mais certainement très bien amenée et assumée. Les paroles du chanteur sont souvent inaudibles, mais c’est fait exprès, la voix étant plus utilisée comme un instrument d’accompagnement. Lire les paroles ajoute cependant une perspective bien intéressante à leurs œuvres car leurs chansons sont très conceptuelles. Une chose est sûre, ils sont surprenants et leur créativité n’a pas de limites.
Sur ce, je vous souhaite une bonne écoute en espérant vous avoir ouvert les oreilles à une scène bien négligé de ces temps-ci.