Votre objectif de faire participer les étudiants au financement de la moitié des coûts du transport en commun gratuit, soit 800000$ est excellent en soi, car cela permet de responsabiliser la communauté étudiante au maintient de ce service et renforcir les liens de solidarité entre les utilisateurs et les non-utilisateurs du transport en commun.
Cela est très important pour amener une perception plus inclusive de tous et chacun face au développement du transport en commun dans nos villes et à son accessibilité. En effet, répartir les coûts du transport en commun à l’ensemble d’une communauté permet de réduire le prix à payer de manière à assurer la meilleure accessibilité possible.
Présentement, les étudiants ont l’impression, à tord ou à raison, de participer au financement de la gratuité (depuis que l’université leur à imposé en 2005 une hausse de 100$ des frais étudiants) sans pourtant savoir exactement quel montant les étudiants financent. Il est normal que ceux-ci soient craintifs d’en venir avec une entente de financement dans la mesure que l’université demeura nébuleuse à ce sujet. Évidemment, une telle entente est souhaitable afin de définir clairement le montant que chaque étudiant verserait par session pour le financement de la gratuité, mais celle-ci ne doit pas chercher à berner les étudiants. Si, comme vous le dites, l’université par cette nouvelle entente se retrouvera à payer la moitié de la facture et les étudiants à payer l’autre moitié par une facturation spécifique, l’université, de sa part, doit démontrer sa volonté à ne plus utiliser les frais institutionnels obligatoires consolidés pour payer la Société de transports de Sherbrooke, et éviter toutes manoeuvres administratives qui viendraient entacher cette entente.
Or, jusqu’à présent, dans vos communications, vous préférez ne pas reconnaître le simple fait que 15% de vos dépenses en transport en commun sont financés par les étudiants, comme pour toutes vos autres dépenses institutionnelles, tel que vous le permet la loi. Même si un étudiant à temps plein doit devoir payer jusqu’à 600$ par trimestre en frais institutionnels obligatoires, vous préférez laisser croire que cet argent appartient à l’université, comme une dette normale que les étudiants auraient avant même de commencer leur trimestre.
Puisque vous offrez aux étudiants une entente déjà négociée et à moitié subventionnée qui leur permettra d’utiliser le transport en commun à un coût véritablement bas, il vous apparait probablement inimaginable que ceux-ci refusent de vous suivre… Sachez monsieur Webster que, selon moi, la chose la plus précieuse dont il est question, ici, c’est d’amener les étudiants de l’université à partager cette vision que vous avez du transport en commun. Cette passion que vous avez de rendre le transport en commun le plus accessible possible doit être plus forte que cette pression de votre conseil d’administration inhérente à vos réalités budgétaires. L’important n’est pas d’amener les étudiants à se réjouir d’une manoeuvre contractuelle et administrative qui les conforterait dans leur statut d’étudiant à l’université de Sherbrooke. Ce n’est pas de cela que notre communauté a besoin. Nous avons besoin d’étudiants et d’étudiantes allumés, conscients et conscientes de cette force de changement au niveau collectif et de ses répercussions au sein de notre communauté sherbrookoise.
Au risque de me répéter, monsieur Webster, il serait important que vous reconnaissiez publiquement la contribution financière des étudiants via leurs frais institutionnels obligatoires. Par respect envers les étudiants et par souci de bâtir avec eux quelque chose de solide et de sérieux.