En quelques mots, l’agriculture urbaine c’est simplement tout ce qui concerne la production alimentaire, à l’intérieur de nos villes et ses périphéries. Elle est pratiquée autant pour ses bienfaits sur la santé mentale et physique, que pour ses qualités à tisser ou à renforcer des liens sociaux, ainsi que pour son impact positif sur l’environnement et l’économie locale.
L’agriculture urbaine en Amérique du Nord, comme les jardins communautaires à Montréal, a pris son envol à la suite de la crise pétrolière des années 70 et de l’augmentation du prix de la nourriture qui s’en suivit. Ensuite, une deuxième vague d’intérêt a déferlé au début des années 90 et a permis de mobiliser des gens autour de l’agriculture urbaine autant pour ses bienfaits sur l’environnement que pour son apport à la qualité de vie.
Dans nos pays dits «développés», l’agriculture urbaine est une agriculture qui est adaptée à nos conditions urbaines. On peut donc autant la pratiquer dans des milieux urbains très denses comme sur les toits et nos balcons, ou encore, dans nos parcs et autres espaces commerciaux ou résidentiels sous-utilisés. Le Québec compte plus de 250000 hectares de pelouse, ce qui représente une plus grande superficie que l’espace consacré à la culture du maïs. Il est donc clair que le potentiel de développement de l’agriculture urbaine est immense.
Cela dit, bien que la culture de légumes et de fruits soit l’élément le plus facile à implanter dans les pays développés, l’agriculture urbaine ne se restreint pas à ces activités. Peu importe le type d’agriculture urbaine, elles permettent toutes, en général de réduire le coût environnemental lié à la production d’aliments, à leur emballage, leur transport, etc. En plus de nous permettre de réduire de manière considérable notre empreinte écologique et notre dépendance aux énergies fossiles, elle permet aussi d’augmenter l’autonomie alimentaire de nos villes. Simultanément, elle contribue à augmenter la biodiversité, la verdure et l’esthétique de nos cités!
L’agriculture urbaine pour ces habitants
Dans une récente étude, Éric Duchemin, professeur à l’institut des sciences de l’environnement à l’UQAM, a démontré les multiples bénéfices sociaux, économiques et environnementaux de l’agriculture urbaine. De plus, il conclut dans cette étude que les bienfaits sociaux de l’agriculture urbaine sur la santé physique et mentale de l’individu, ainsi que sur le tissu social d’une communauté, sont trop souvent sous-estimés.
Au Québec, le jardinage en ville peut en fait souvent servir à fournir les banques alimentaires, comme les soupes populaires, en légumes et fruits. Cela dit, autant pour les plus riches que les plus démunis, elles redonnent aux participants un pouvoir sur leur propre survie et la fierté d’être en partie autosuffisant. L’agriculture urbaine est aussi un travail valorisant autant pour leurs clients/consommateurs que pour les producteurs. En bref, elle fait bien des heureux! Elle permet à beaucoup de ces pratiquants d’augmenter la confiance en soi, l’autonomie, le respect de l’environnement, tout en favorisant dans bien des cas l’échange et le communautaire. En apprenant à prendre soin de quelques plantes maraîchères ainsi qu’à récolter le fruit de ses efforts, l’individu approfondit par le fait même la connaissance de lui-même.
L’auteur est chargé de Projet. Volet agriculture urbaine pour les AmiEs de la Terre de l’Estrie.