Québec, le 30 janvier 2018 — Alors que débutent les consultations pré-budgétaires du gouvernement québécois sous le thème « À l’écoute des Québécois et des Québécoises », environ 25 personnes mal-logées de l’Estrie manifesteront aujourd’hui à Montréal pour faire part de leurs préoccupations au premier ministre Couillard. À l’instar du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) dont elle est membre, l’Association des locataires de Sherbrooke (ALS) demande l’amélioration et la bonification d’Accès-Logis, le seul programme qui permette le développement de logements sociaux au Québec.
Pour l’Association des locataires de Sherbrooke, il est urgent de répondre aux besoins pressants des centaines de locataires mal-logés de la région qui, trop occupés à joindre les deux bouts, n’auront probablement pas le temps de participer à ses consultations en ligne. « Avant de se priver d’importants revenus en baissant les impôts, il devrait s’assurer que les droits fondamentaux, comme celui à un logement adéquat, sont mieux respectés au Québec ».
« Les besoins de logements décents et véritablement abordables pour les gens à modeste et à faible revenus sont criants et devraient faire clairement partie des priorités gouvernementales », fait valoir l’ALS. Il rappelle que selon les données du dernier recensement, le nombre de ménages locataires consacrant une part démesurée de leur revenu pour se loger s’élève maintenant à 14 055, dans la région métropolitaine (RMR) de Sherbrooke. Parmi ceux-ci, 1390 consacrent plus de 100 % de leur revenu pour le loyer. « Derrière ses chiffres astronomiques se cachent autant de drames quotidiens, que le gouvernement ne peut plus ignorer » s’inquiète L’Association des locataires de Sherbrooke.
L’Association des locataires de Sherbrooke, comme le FRAPRU, rappelle que non seulement le nombre de logements sociaux actuellement financés est insuffisant, mais que des paramètres d’Accès-Logis, dont les coûts de construction, n’ont pas été indexés depuis 2009, ce qui augmente de façon disproportionnée la contribution du milieu. De plus, différentes mesures qui facilitaient la réalisation dans les différentes régions ont été coupées, dans la vague des mesures d’austérité adoptées ces dernières années.
L’ALS s’explique mal, qu’après avoir engrangé des surplus record de 4,4 milliards $ au cours de la dernière année et avoir annoncé de nouvelles baisses d’impôt, les Libéraux n’aient rien prévu de plus substantiel pour les personnes mal-logées, de même que pour lutter contre la pauvreté. Pour répondre aux besoins les plus urgents, l’organisme réclame des investissements suffisants pour réaliser 50 000 logements sociaux en cinq ans, dont 300 à Sherbrooke. « Les importants surplus budgétaires et les sommes annoncées par le fédéral, dans la Stratégie canadienne sur le logement, rendent cela tout à fait possible », conclut le porte-parole.
En plus de la manifestation à Montréal à laquelle sont attendues quelques centaines de personnes de différentes régions, d’autres évènements interpelant le gouvernement québécois auront également lieu à Saguenay, à Rimouski et Rouyn-Noranda.