Les admirateurs de l’horreur, fans du festival SPASM et autres amateurs de sensations fortes pourront finalement scander haut et fort, enfin, nous avons notre long-métrage de zombie version québécoise! Et ce, grâce à nul autre que Robin Aubert, qui nous arrive cette fois-ci avec son film Les affamés. Le film de genre est souvent risqué en cinéma et Aubert a réussi l’exploit sans tomber dans certains pièges et c’est tout à son honneur. N’oublions pas que c’est lui également qui nous avait offert, il y a plus d’une dizaine d’années déjà, le mystérieux Saints-Martyrs des-Damnés.
Il nous revient encore cette fois-ci avec un village éloigné du Québec, pris avec un fléau de zombies qui hantent les rues et les forêts du coin. Quelques survivants devront tenter d’échapper à ces créatures assoiffées de sang et de chair humaine. Les survivants sont campés par Marc-André Grondin, Monia Chokri, Charlotte St-Martin, Brigitte Poupart, Marie-Ginette Guay et Micheline Lanctôt. Ces acteurs chevronnés apportent une humanité et un réalisme qui peuvent aisément déclasser tous les protagonistes des six derniers longs-métrages de Resident Evil.
Dans l’histoire, rien n’est vraiment expliqué, tout le monde vit dans l’ignorance de ne pas connaître les causes ou les options qu’ils ont face à cette apocalypse latente et ils doivent se débrouiller par eux-mêmes. Cet aspect ajoute un élément de mystère et d’inquiétude supplémentaire. Le choix de laisser des silences omniprésents au détriment d’une musique anxiogène est un choix judicieux qui vient davantage donner froid dans le dos. On peut sursauter à tout moment et l’effet d’épouvante est fort réussi. Malgré le côté sombre et horrifique de l’histoire, il y a également plusieurs moments d’humour qui viennent nous déstabiliser et nous permettre de souffler un peu. Au niveau scénaristique, certains choix de quelques personnages peuvent nous apparaître discutables, mais d’un autre côté, ce sont des gens bien ordinaires, qui tentent de survive du mieux qu’ils le peuvent.
On le sait, les zombies ont la cote avec de populaires séries télévisés comme The Walking Dead et son spin-off Fear the Walking Dead. Sans compter tous les autres films traitant du sujet, il est difficile d’apporter quelque chose de nouveau à cette mythologie. Par contre, on sent que Robin Aubert y va plutôt d’un film d’auteur qui rend hommage au genre. D’ailleurs, il remercie même au générique le maître George A. Romero, qui nous a quittés plus tôt cette année. Pour les amateurs d’hémoglobine, vous serez servi avec ce film, qui y va à fond dans les pluies sanguines, qui rappelle Turbo Kid. Il faut saluer l’aide des gars de Blood Brothers (ils portent bien leur nom dans ce contexte) qui ont prêté main-forte aux effets spéciaux pour ce long-métrage.
Le film Les affamés débarque au bon moment sur nos écrans, en cette période d’épouvante. Courrez le voir, comme des hordes de cinéphiles avides de films québécois!