Les membres du comité estrien de la campagne 5-10-15$ sont extrêmement déçus concernant l’annonce du nouveau taux du salaire minimum qui entrera en vigueur à partir du 1er mai 2017. Ce montant de 0,50$ est nettement inférieur à notre revendication et à nos attentes.
À la rencontre avec la ministre Vien, elle nous a mentionné qu’il était irréaliste d’octroyer une hausse de 40% en un an, mais que nous pourrions être surpris de son annonce. Nous pensions qu’elle sous-entendait que nous serions agréablement surpris et que la hausse serait significative, ce qui est loin d’être le cas avec une hausse de 4,6%.
En conférence de presse, la ministre Vien a parlé d’une redistribution de la richesse qui soit un juste équilibre entre les entreprises et les employés. Dans les faits, le gouvernement travaille davantage à une relance économique qui augmentera les profits des entreprises et cela sur le dos des plus pauvres. On voit clairement le camp du gouvernement qui favorise les entreprises au détriment de la population en leur permettant un environnement d’affaires compétitif et en réduisant possiblement les impôts des entreprises plutôt que de soutenir près d’un million de bas salariéEs.
L’annonce de la ministre nous démontre le peu d’écoute et de respect envers les bas salariés. Il est malheureux que le gouvernement ne prête attention qu’aux discours catastrophistes du patronat et de certains fiscalistes. Pourquoi n’écoute-t-il pas plutôt les spécialistes et les chercheurs qui déconstruisent les mythes qui entourent l’augmentation du salaire minimum?
Les personnes bas salariées vivent dans la pauvreté à longueur d’année et doivent de plus en plus faire appel aux banques alimentaires, aux soupes populaires, etc. Avec le nouveau taux du salaire minimum, il sera impossible de se sortir de la pauvreté, même en travaillant à temps plein. Plusieurs hausses sont prévues pour 2017 (hydro, taxes municipales et scolaires, le prix des aliments, etc.) et l’inflation pourrait se situer à plus de 2%. Restera-t-il de l’argent dans les poches des personnes travaillant à bas salaires pour soutenir l’économie, comme le prétend la ministre?
De plus, les autres augmentations qui seront octroyées d’ici 2020 pour atteindre un salaire de 12,45 nous laissent de glace. Cela sera nettement insuffisant pour garantir aux personnes travaillant à bas salaire qu’elles auront un revenu leur permettant de sortir de la pauvreté et va à l’encontre des propos du gouvernement, qui se vante de vouloir travailler efficacement à la lutte à la pauvreté, mais qui dans les faits maintiendra les salariéEs pauvres au moins jusqu’en 2020.
Les membres du comité espéraient obtenir un bon coup de barre, l’annonce de la ministre ne va pas en ce sens malheureusement et il n’y a pas de quoi se réjouir. Rappelons que l’Alberta atteindra le 15,00$ en 2018. Comment une province peut-elle le faire sans crier faillite alors que la ministre prétend être incapable sans mettre les entreprises en faillite?
Pourquoi le Québec, qui se vante de lutter contre la pauvreté, ne pourrait-il pas être le premier au rang des meilleurs salaires?