Parés au décollage! (La nuit de Noël, épisode 12)

Date : 15 Décembre 2016
| Chroniqueur.es : Pier-Luc Brault
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L’astronef redescendit tranquillement vers la Terre. Lorsqu’il fut arrivé au sommet du dôme de Trèsaunord, Atoca enfonça à nouveau le petit bouton rouge pour que le véhicule puisse redescendre sous le ciel artificiel, qui avait eu le temps de s’assombrir entre temps. Il était environ seize heures, à présent. L’engin spatial se posa quelques minutes plus tard près de la maison, à l’endroit où les attendaient, comme promis, plusieurs tonneaux de poussière d’étoiles. Il n’y en avait cependant pas tout à fait trente, puisque les invités en avaient déjà ouvert quelques-uns pour commencer à couper des arbres et fabriquer des jouets à la vitesse de l’éclair.

Les quatre voyageurs de l’espace se joignirent à eux : Romarin à la coupe d’arbres, Doucenuit à la scierie, Atoca à la fabrication des chevaux de bois, et Farandole à l’assurance qualité. De nouvelles navettes de lutins arrivaient toujours toutes les demi-heures, augmentant ainsi les effectifs de l’atelier improvisé. Ils continuèrent à travailler ainsi sans relâche toute la soirée, toute la nuit, et le lendemain avant-midi. Ils s’arrêtèrent quinze minutes avant midi, heure qui avait été désignée pour le décollage du traîneau. Après tout, il était déjà minuit à l’extrémité de l’hémisphère est.

Romarin courut jusqu’à la grange pour aller chercher le vieux traîneau, caché sous une housse. Grâce à la force surlutine que lui conférait la poussière d’étoiles, il parvint à le pousser sans difficulté jusqu’à l’enclos des rennes. Il entreprit immédiatement d’atteler ces derniers au traîneau. Un autre lutin vint y déposer un grand sac vert, qui, vous vous en doutez, contenait beaucoup plus d’objets que ce que son volume extérieur et son poids pouvaient laisser penser. Il fut rejoint quelques secondes plus tard par une lutine transportant un tonneau de poussière d’étoiles. Elle jeta une partie de son contenu sur les rennes, puis plaça le reste dans le véhicule, pour la route.

Romarin s’apprêtait à monter à bord du traîneau lorsque Farandole et Marie-Noëlle arrivèrent à ses côtés. Cette dernière l’embrassa encore une fois, puis lança une pincée de poussière d’étoiles au-dessus de sa tête. En quelques secondes, Romarin se métamorphosa en un grand homme corpulent, vêtu de rouge et portant une grosse barbe blanche. Ses oreilles pointues de lutin s’étaient également arrondies.

— C’est au cas où des enfants t’apercevraient! expliqua Marie-Noëlle. Mais ne t’inquiète pas, tu retrouveras ton apparence normale après ta tournée.

— Bien pensé! admit Romarin. On se revoit une fois que tous les enfants sages du monde auront un cadeau pour eux sous leur sapin!

Romarin jeta alors un coup d’œil à Farandole, qui le regardait avec des yeux ronds, puis lui lança simplement :

— Monte, Farandole!

Le visage de la fillette s’illumina d’un grand sourire, puis elle rejoint son père à bord du traîneau, pendant que tous les lutins aux alentours libéraient l’avant du véhicule pour former une piste de décollage. C’est à tour de rôle que Romarin et Farandole prononcèrent les noms des huit rennes :

— Tornade!

— Danseuse!

— Furie!

— Fringante!

— Comète!

— Cupidon!

— Tonnerre!

— Éclair!

Les rennes commencèrent leur course aussitôt. Ils décollèrent au bout de quelques mètres, emportant le traîneau avec eux. Ce dernier n’eut pas besoin d’emprunter le même chemin que l’astronef pour sortir du dôme : la poussière d’étoiles lui permettait de passer à travers celui-ci.

Lire la suite du roman-feuilleton La nuit de Noël n’est pas un dîner de gala

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