Le Comité régional estrien pour la Marche mondiale de femmes, coordonné par ConcertAction Femmes Estrie, organise le 4 octobre prochain une vigile afin de demander au gouvernement canadien la tenue d’une enquête publique sur la disparition et l’assassinat de 1186 femmes et filles autochtones.
D’abord, il est important de mentionner que cette vigile aura lieu dans toutes les régions du Québec. Elle vise à dénoncer l’indifférence, à demander au gouvernement canadien de tenir une commission d’enquête nationale et à engager toute la population québécoise à la lutte contre la colonisation. Ensuite, la vigile vise 3 objectifs, soit: honorer les victimes, faire de l’éducation populaire pour connaître les réalités vécues par les femmes autochtones et demander une commission d’enquête, suivie d’un plan d’action propre à chaque communauté avec du financement. Au Québec, cette vigile est coordonnée par Femmes Autochtones du Québec.
Dans un peu plus de la moitié des cas de disparitions et d’assassinats (55%), il s’agit de femmes et de filles de moins de 31 ans. Dans 17% des cas, ce sont des mineures, des enfants. De plus, 88% des femmes disparues sont des mères. Les droits des femmes et des enfants sont particulièrement bafoués. L’Association des femmes autochtones du Canada estime que plus de 440 enfants ont subi les répercussions de la disparition ou du meurtre de leur mère. Ces chiffres démontrent les problèmes vécus par les communautés autochtones, abandonnées par le gouvernement et la société en général.
Au niveau international, la Marche mondiale des femmes 2015 a choisi pour thème: Libérez nos corps et nos territoires. Cette importante organisation veut libérer les corps et les territoires de siècles d’exploitation et de soumission. Ce thème est au cœur des luttes des femmes autochtones. Selon la Fédération des femmes du Québec, la situation des femmes autochtones disparues et assassinées illustre de façon dramatique, comment le droit à l’existence est menacé lorsque le système colonial procède à la dévalorisation des femmes autochtones et à l’effacement de leur histoire et de leurs luttes. Une solidarité entre les femmes devient donc essentielle.
Les Premières Nations réclament une commission d’enquête depuis plusieurs années, alors que le gouvernement du Canada ne semble pas y voir une priorité. Celle-ci permettrait l’écoute du gouvernement aux réalités des familles et des communautés touchées, ainsi que les groupes de femmes autochtones. Elle pourrait contribuer à l’élimination de certains problèmes dont les femmes autochtones sont victimes tels que l’itinérance, la pauvreté, la dépendance, la perte d’identité, les relations violentes, etc. C’est pourquoi nous devons nous mobiliser pour rendre justice et faire entendre ce problème.
Cette commission d’enquête forcerait le gouvernement à prendre des mesures et reconnaitre son abandon à l’égard des autochtones et particulièrement des femmes. Ça l’obligerait à reconnaître sa responsabilité, à développer des mesures et à payer pour les injustices. En exposant la réalité des communautés autochtones et le sort accablant de ces femmes, le gouvernement projetterait ainsi une image négative du Canada, ce qui expliquerait son inaction.
La sensibilisation à ce phénomène est un premier pas important vers le changement. Il faut changer la mentalité sexiste et colonialiste qui entoure la disparition et les assassinats des femmes et des filles autochtones. Faire une enquête nationale permettra de documenter les circonstances de ces néfastes évènements et il permettra de rendre justice aux disparues.
Pour plus d’information sur l’heure et le lieu de la vigile, contactez ConcertAction Femmes Estrie au 819 563-1987.