Au début du siècle, avant la crise économique, les femmes travaillaient dans des usines de textile pour un salaire moindre que celui des hommes, et pendant de longues heures (60 heures par semaine). Ce n’est qu’en 1919 que la première loi canadienne a été adoptée sur le salaire minimum.
Auparavant, un ménage utilisait 60 % de son revenu pour nourrir sa famille et seulement 20 % pour se loger. Aujourd’hui, c’est souvent l’inverse, 50 % du revenu sert à se loger et ce qui reste, on en fait ce que l’on peut. Pourtant, le salaire minimum des femmes est de 10,15 $ de l’heure en 2014. La précarité est encore bien présente dans la vie des femmes.
Avant, les femmes qui travaillaient ne gagnaient que 50 % du salaire des hommes qui effectuaient le même travail. La loi sur le salaire minimum de 1919 a permis d’établir un revenu vital, qui à l’époque était de 12,20 $ par semaine. Malheureusement, les employeurs trouvaient une façon d’échapper à cette loi et bien souvent les femmes travaillaient pour bien moins que ça !
C’est en 1921 seulement que les femmes ont eu droit à une loi concernant les congés de maternité. 1978 est une année charnière pour les femmes, enfin le Canada légiférait sur la notion d’égalité de salaire, et les femmes hôtesses de l’air de plus de 32 ans ont obtenu le droit de travailler après leur mariage. C’est aussi au cours de cette année-là qu’il fut interdit de congédier une femme enceinte.
Ces femmes qui avaient plusieurs enfants, qui ne connaissaient pas ce que voulait dire le mot « garderie », qui tiraient le diable par la queue avaient enfin des droits. Wow ! La réalité, c’est que les lois parfois ne sont que sur papier, n’est-ce pas ? Encore aujourd’hui, les femmes ont les mêmes revendications qu’il y a presque 100 ans !
Ces femmes aux journées interminables qui travaillent encore après le travail, parce qu’il y a toujours un nez qui coule, un repas à faire, quelqu’un à consoler et puis s’il reste du temps pour dormir, c’est une bonne journée finalement.
C’est à peine exagéré. Les femmes ont toujours été moins scolarisées que les hommes. La femme était destinée à être une bonne femme au foyer, une mère, une épouse modèle et une bonne cuisinière avec de bonnes manières. « Multitâches », les femmes ont su, malgré un profond fossé entre elles et les hommes, arriver à s’instruire, à courir entre grand-maman-qui-garde-les-enfants et l’autobus pour arriver au travail. Puis, le soir entre les enfants, un mari qui attend comme les enfants son souper, à préparer le lendemain, comme si la vie n’allait jamais s’arrêter.
En fait, la vie ne s’arrête jamais longtemps pour une femme. La société lui a-t-elle déjà permis de le faire ? C’est la course pour tout le monde, pour une femme, c’est la course aux études, au mariage, aux enfants, à l’emploi et puis elle n’arrête jamais. Où est passé le temps où il y avait assez pour tout le monde ? Où les enfants entraient de l’école et que maman attendait à la maison avec des biscuits chauds sortis du four ? Quoi ? Ça n’existe pas ? Ça existait quand les femmes ne travaillaient pas, avaient 12 enfants, que les plus âgés avaient quitté l’école pour travailler ou aider à la maison. L’idéal qu’on demande est lourd à porter sur les épaules des femmes qui tentent de tenir le coup et de faire plaisir à tout le monde.
Qui y trouve son compte ? Les femmes ? Elles sont libres parce qu’elles ont de l’argent, mais elles sont esclaves d’une société malade au lieu d’être uniquement esclave comme autrefois d’un mari passif ! Elles en auraient beaucoup à dire, ces femmes dans les foyers de retraités, sur leur maternité et sur le travail, si au moins elles se souvenaient. Peu se souviennent, quelques-unes peuvent enfin se reposer, et ce n’est pas avec la pension de la « shop » qu’elles finissent aux Bahamas !
Ça prend du temps changer le monde ! Ça prend beaucoup de femmes en colère pour qu’un homme soit d’accord pour changer les choses dans sa vie à lui ou pour abroger une loi. Comment serait ce monde si la femme était un homme, si l’homme avait les enfants, si l’homme allait à la garderie, si l’homme mouchait les nez qui coulent pendant que la femme rentrant directement de sa journée au bureau ouvrait son journal en attendant le souper.
On se donne un autre 100 ans pour que ça change vraiment ?